Goodyear: Titan veut bien racheter l'usine d'Amiens Nord...mais sans les salariés

Dans un entretien accordé au Monde de ce vendredi, Maurice Taylor, le PDG de Titan, candidat à la reprise de Goodyear Amiens Nord, précise son projet pour le site picard: il veut bien le racheter mais sans les salariés. Il s'engage cependant à en reprendre 333.

Maurice Taylor, c'est la nouvelle vedette du dossier Goodyear Amiens Nord. Entre ses diatribes contre la CGT du site picard et ses démonstrations d'économie au ministre du redressement productif Arnaud Montebourg, le PDG de Titan, c'est un peu tout ce que beaucoup de Français détestent chez les Américains: la brutalité d'un ton qui frise parfois la vulgarité, le regard méprisant sur le modèle social de notre économie et l'éternel "c'est nous les meilleurs"...

Pour les journalistes, c'est ce qu'on appelle "un bon client": avec Maurice Taylor, personne n'est jamais déçu parce qu'en fait, tout le monde en prend pour son grade.

Et c'est à cet exercice qu'il semble particulièrement apprécier que le PDG de Titan s'est encore une fois livré dans la presse française. Interrogé par nos confrères du Monde sur son projet de reprise de l'usine Goodyear d'Amiens nord, Maurice Taylor a précisé ses intentions: oui, Titan veut racheter le site picard mais après un plan social engagé par Goodyear:

"La première étape est que la CGT et Goodyear scellent un accord sur les indemnités de départ pour tous les employés. Dès lors, il n'y aura plus d'employés dans l'usine. [Arnaud Montebourg] m'a demandé si Titan achèterait l'usine et la ferait tourner s'il parvenait à mettre d'accord Goodyear et le syndicat. J'ai répondu oui, que cela nécessiterait un travail important, mais que je pensais qu'avec le temps l'usine serait très rentable pour Titan et que nous aurions besoin de 333 employés. (...)Titan accepte de les recruter parmi les quelque 1 200 salariés actuels de Goodyear."
 

"La CGT et Goodyear doivent d'abord se mettre d'accord sur des indemnités de départ. Si tous les salariés les acceptent, le projet d'achat de l'usine démarre avec zéro employé."

Maurice Taylor a également évoqué les garanties réclamées par le ministre du redressement productif: Arnaud Montebourg veut être sûr que si Goodyear licencie les salariés amiénois et que Titan rachète l'usine, c'est pour au moins 4 ans:

"C'est une usine qui fabrique de bons pneus agricoles, a de bons équipements, est bien située et dispose d'espaces pour s'agrandir.  Comment pouvons-nous donner des garanties de durée d'emploi quand il ne reste plus d'employés sur le site ? Si M. Montebourg parvient à ce que la CGT et Goodyear se mettent d'accord et que Titan achète l'usine, nous avons bien l'intention de rester à Amiens-Nord plus de quatre ans."

En janvier dernier, Titan avait quitté la table des négociations pour la reprise partielle de Goodyear d'Amiens-Nord. Aujourd'hui, bien qu'il affirme que le fabricant américain de pneus "n'a pas besoin d'acheter cette usine", Maurice Taylor est prêt à sauver 333 emplois sur les 1.137 que compte le site: "avec un prix correct et des travailleurs compétents, cela vaut le coup d'essayer."
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