Seul lien avec sa famille restée en Syrie, le téléphone. Raïfah Makdassi, médecin au CHU d'Amiens, vit dans l'inquiétude d'une guerre qui n'en finit plus mais garde espoir.
Plusieurs fois par semaine, Raïfah Makdassi prend des nouvelles de sa famille. Son père, son frère et sa sœur ont fui Homs en 2012 pour se réfugier à Tartous. Sa maison familiale avait alors été détruite, il ne lui reste que quelques photos pour tout souvenir. Sa cousine, récemment, a quitté Alep Ouest. Elle explique au téléphone que l'Etat syrien reprend le pouvoir. Tous ces témoignages de son pays natal sont source d'inquiétude.
Comment aider ?
Raïfah Makdassi est médecin néphrologue au CHU d'Amiens. Elle est restée en France après ses études. De nationalité franco-syrienne, elle sait tout ce qu'elle doit à ces deux pays. Pour aider sa famille, elle se rend deux fois par an en Syrie pour apporter de l'argent. Une fois à la retraite, elle envisage de retourner fréquemment sur place pour former de jeunes médecins.
Garder confiance
Les images de la Syrie en guerre sont des blessures vives. Raïfah ne s'aventure pas sur le terrain politique pour juger qui a tort ou qui a raison dans ce conflit. Tout ce qu'elle espère, c'est une fin la plus proche possible. Elle garde confiance dans son pays en espérant qu'une fois la guerre finie, ils arriveront à remonter la pente, ensemble.
Un reportage de Thierry Bonté, Jérôme Arrignon et Sébastien Le Fur. Avec Raïfah Makdassi