Invité du journal de France 3 Picardie, le candidat du parti socialiste aux élections régionales de 2015 en Nord-Pas-de-Calais Picardie a lourdement souligné qu'il était "un élu local depuis 30 ans" qui n'a "jamais voulu de mandat national", au contraire de Xavier Bertrand (UMP) et Marine Le Pen.
Il est très peu connu en Picardie. Pourtant, Pierre de Saintignon est le candidat déclaré du parti socialiste pour les prochaines élections régionales, face notamment au candidat de l'UMP Xavier Bertrand - ancien ministre de Nicolas Sarkozy et candidat à la présidentielle de 2017 - et potentiellement contre Marine Le Pen, qui hésite à se présenter pour le Front national en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
Voici un extrait de l'interview enregistrée mercredi 11 février, qui sera diffusée en intégralité dans le journal de 19h00.
"Je suis un élu de terrain depuis plus de 30 ans", a tenu à rappeler Pierre de Saintignon sur France 3 Picardie. Aujourd'hui vice-président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais et premier adjoint à la mairie de Lille auprès de Martine Aubry, le candidat socialiste dit se présenter "avec beaucoup d’humilité, comme un élu local qui est ancré dans son territoire et qui entend bien le rester."
"Je n’ai jamais voulu de mandat national et je n’en aurai jamais", lâche le candidat. La stratégie de campagne est claire : le PS veut ainsi marquer une différence de nature avec ses adversaires. Pierre de Saintignon est d'ailleurs explicite et tacle son seul opposant déclaré, Xavier Bertrand.
Je ne veux pas me servir de nos habitants comme d'un marche-pied.
"Mr Bertrand est plus à même de se fonder sur des critiques sur Martine Aubry et moi-même (...) et qu'on oublie pas qu’il est candidat à l’élection présidentielle face à Nicolas Sarkozy", remarque Pierre de Saintignon, pour mieux signaler que lui ne compte pas se "servir de nos habitants comme d'un marche-pied."
Les limites de la proximité déclarée
Reste que le nordiste n'a jamais été élu local picard. De quoi peut-être amoindrir la force de son propos, même si l'intéressé se veut rassurant : "Je suis souvent venu travailler en Picardie. Depuis 5 mois, j'ai beaucoup sillonné votre région, j'ai rencontré beaucoup de monde. (...) J'ai la passion des gens, j'ai la passion du service de nos habitants."
Ajoutons à cela que les élections locales ne sont pas toujours perçues comme telles par les électeurs. Cette tension entre dimensions locale et nationale sera, comme toujours, un enjeu de la campagne. Et si le candidat socialiste a beau se présenter, aussi, comme le promoteur de "l'excellence (du Nord-Pas-de-Calais-Picardie) au coeur de l'Europe du Nord", le choix marqué par le PS d'un porte-drapeau d'envergure essentiellement locale... est définitivement risqué.