Alors que le projet de reprise de l'activité sur le site Goodyear d'Amiens avec plus de 300 emplois semble avoir été abandonné par le groupe Titan, certains salariés se sont déjà reconvertis ailleurs ou espéraient secrètement de pas être réembauchés.
Cette semaine a été décisive dans le dossier Goodyear d'Amiens-Nord. Le repreneur potentiel du site, le groupe américain Titan, a annoncé qu'il jetait l'éponge. Plus de 300 emplois semblaient pouvoir être sauvegardés, selon les dernières estimations. Un chiffre déjà divisé par deux par rapport aux premières rumeurs, et de toute façon loin des 1.173 postes occupés à l'origine. La CGT n'a pas rendu les armes, mais les salariés... peut-être.
France 3 Picardie est allé à la rencontre de deux ex-Goodyear. Le premier avait participé à un reportage lors d'une manifestation à laquelle il participait. Aujourd'hui, à deux ans de la retraite, il confie qu'il espérait ne pas être rappelé à l'usine et, de toute façon, qu'il "savait au fond qu'il n'y avait plus d'espoir". Notre second témoin, plus jeune, s'est quant à lui reconverti dans le transport routier. "J'ai pas attendu", explique-t-il simplement. Il a été formé comme chauffeur de poids lourds. La page Goodyear était donc déjà tournée...
...ou pas. Si ces deux anciens salariés ne cachent pas qu'ils ont des projets et des envies d'ailleurs, ils ne renient pas non plus le combat pour sauver le site et reprendre l'activité avec un maximum de collègues. Soit par solidarité envers les jeunes qui cherchent du travail, soit parce que, quand même, ils aimaient travailler là-bas.