Samedi 29 novembre, les Assises de la Somme ont condamné Hocine Boudjenane, l'homme qui a avoué avoir tiré et tué sur Arnaud Gontier chez lui en 2012, à 20 ans de réclusion criminelle, pour "violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Le verdict est tombé tard dans la nuit de vendredi à samedi. 20 ans de réclusion criminelle pour Hocine Boudjenane, 10 ans pour ses complices Alexis Duhamel et Cédric Le Gall. Les trois jeunes hommes étaient jugés aux Assises de la Somme, pour l'assassinat d'Arnaud Gontier.
Le 5 juillet 2012, ce dernier avait été tué chez lui d'une balle dans la tête. Hocine Boudjenane avouera être l'auteur du coup de feu. Il expliquera que lui et ses deux amis étaient venus pour régler des comptes avec deux frères, très impliqués dans le trafic de stupéfiants, qu'ils pensaient trouver chez Arnaud Gontier, 23 ans, résident de Languevoisin-Quiquery (Somme).
Pas de meurtre ?
Si la qualification "d'assassinat" ou de "meurtre" avait été retenue, les accusés auraient encouru des peines de réclusion à perpétuité ou de 30 ans. Ils ont néanmoins été condamnés à la peine maximale requise sous la qualification de "violence ayant entraîné la mort". Laquelle a été augmentée du fait de trois circonstances aggravantes : "avec arme", "en réunion", et "avec préméditation".
"Les proches sont satisfaits des peines de prison assez significatives", rapporte l'un des avocats des parties civiles, Me Stéphane Diboundje. "La seule chose qui les chagrine, c'est de ne toujours pas savoir pour quelle raison Arnaud Gontier a été tué."
Tirer sur quelqu'un en pleine tête, alors qu'on sait que ceux qu'on prétend avoir voulu viser ne sont pas là, ce n'est pas logique.
"Les accusés ont vu que la voiture des frères n'était pas là, pourtant ils ont quand même pris des armes pour tirer par la fenêtre d'Arnaud Gontier et le toucher en pleine tête", s'étonne l'avocat, qui précise que "des coups de feu ont été tiré en l'air et un pneu a été crevé sur une voiture qui n'appartenait pas aux frères".
L'avocat de Hocine Boudjenane a manifesté sa volonté de porter l'affaire en appel. Me Diboundje le met en garde : "On sera prêt à y aller, et lui, il a tout à perdre, parce que la qualification de meurtre va être à réétudiée."