Plusieurs habitants du Nord et du Pas-de-Calais ont été gravement brûlés aux pieds après avoir porté de nouvelles chaussures. Les Préfectures du Nord et du Pas-de-Calais incitent les victimes à témoigner.
Le 10 juin dernier, Katya Lemaître était loin de s'imaginer ce qui allait lui arriver en achetant une nouvelle paire de chaussures, à Béthune. Des jolies sandales à talons, parfaites pour l'été. Pas données, mais c'est de la qualité, enfin, elle le pense.
Le lendemain, elle les portent pour la première fois. Mais en rentrant chez elle, le soir, des démangeaisons commencent sous la voûte plantaire. Ses pieds sont comme brûlés, ils gonflent. "C'était très douloureux", explique la jeune femme.
"Le lendemain, impossible de me chausser tellement mes pieds étaient gonflés". La situation s'aggrave. Katya Lemaître décide alors de se rendre chez son médecin, qui lui prescrit un arrêt médical de 7 jours. Le médecin indique : "L'eczema de contact a eu lieu le soir-même, du contact avec ses chaussures. L'agent incriminé est, vraisemblablement, un composant chimique conservateur, soit du cuir ou de la semelle, comme le N-Diméthylformamide."
La jeune femme avait pourtant pris soin de laver ses chaussures avant de les porter. Cela n'aura visiblement pas suffi. "Il faut que tout le monde le sache", poursuit la Katya Lemaître. "Parce que d'autres personnes n'osent pas le dire, ont perdu le ticket de caisse, ont honte... Je ne suis pas un cas isolé."
D'autres personnes l'ont d'ailleurs contactée sur Facebook après avoir lu son témoignage dans un article de nos confrères de la Voix du Nord. "Ce n'étaient pas des chaussures à bas prix", précise-t-elle. "Aujourd'hui je suis à 80% guérie mais c'est dingue."
Après s'être rendue au magasin de chaussures, qui les lui a remboursées, la paire en question part pour être analysées.
Les autorités prennent l'affaire au sérieux
L'affaire aurait pu passer inaperçue si d'autres personnes ne s'étaient pas plaintes des mêmes syndrômes, peu de temps après, pour des chaussures différentes, venant d'autres magasins. Mais produisant les mêmes effets. Dans le Pas-de-Calais, "la DDPP a été contacté à 7 reprises par des personnes signalant des cas de brûlures aux pieds suite au port de chaussures", indique la Préfecture.
"A ce jour, des investigations sont en cours en vue de déterminer l’origine de ces brûlures", poursuit la Préfecture du Pas-de-Calais en invitant les usagers à contacter la DDPP en cas de souci similaire (ddpp@pas-decalais.gouv.fr ou par téléphone au 03.21.21.26.26.).
La Préfecture du Nord a également partagé l'appel sur les réseaux sociaux. "Vos indications les plus précises possibles permettront à la DDPP du Nord d’instruire l’enquête dans les meilleurs délais, en lien avec les services de la DDPP du Pas-de-Calais", indique-t-on. Dans le Nord, l'adresse mail est la suivante : ddpp@nord.gouv.fr
Un lien avec l'affaire des canapés ?
L'origine de ces brûlures est pour l'instant inconnue. Mais l'affaire n'est pas sans rappeler celle des canapés vendus à Conforama, en 2008. Plusieurs personnes s'étaient alors également plaintes de brûlures après s'être assises sur ces fauteuils.
A l'époque avait été incriminé le diméthylfumarate, un produit anti-moisissure normalement interdit en Europe mais qui est régulièrement retrouvé sur les chaussures fabriquées en Chine. Souvent contenu dans de petits sacs glissés à l'intérieur des fauteuils cette substance peut également s'évaporer et se transformer en gaz, provoquant des allergies importantes.