L'académie de Lille a présenté ce vendredi les chiffres-clés de la rentrée 2018.
Des postes supprimés, d'autres créés, les "Devoirs faits" étendus à l'école primaire... En présentant ses vœux ce vendredi 19 janvier, le recteur de l'académie de Lille a également annoncé les chiffres-clé de la rentrée scolaire 2018.
Au menu : de nombreux postes créés dans le secteur primaire, mais aussi et surtout des postes supprimés dans le secondaire.
Dans les écoles maternelles et primaires
La bonne nouvelle d'abord : 312 postes à temps plein vont être créés dans les écoles du premier degré (maternelles et primaires) du Nord et le Pas-de-Calais.
D'après Mickaël Colin, secrétaire académique adjoint au Syndicat National des Enseignants du Secondaire (SNES), "les créations de postes dans le secteur primaire sont liées à la politique gouvernementale de dédoubler les classes de CP en REP (Réseau d'éducation prioritaire) et de CE1 en REP+".
Le rectorat va supprimer un certain nombre de classes pour répartir ces créations de postes
En septembre 2018, le rectorat veut atteindre un total de 345 classes de CP dans les REP, et de 218 classes de CE1 dans les REP+. Mais "le rectorat va supprimer un certain nombre de classes pour répartir ces créations de postes" avertit Mickaël Colin, qui précise qu'un tiers des effectifs du dispositif "Plus de maîtres que de classes" va être ponctionné. Des informations démenties par le rectorat de Lille.
Pour l'enseignant pourtant, on se dirige vers "une disparition de classes ou une suppression de classes", pas si étonnante étant donné qu'en septembre 2018, les écoles du premier degré auront 4707 élèves de moins que cette année.
Par ailleurs, le dispositif "Devoirs faits" sera étendu à partir de la prochaine rentrée scolaire aux écoles du premier degré. Appliqué depuis octobre en collège, il permet depuis octobre d'accompagner les élèves de collège dont la famille en fait la demande.
Dans les collèges et lycées
La mauvaise nouvelle, elle, se situe plutôt du côté du second degré, où 136 postes vont être supprimés, qui se répartissent ainsi :
- Collèges (hors SEGPA) : 56 postes supprimés
- SEGPA : 20 postes supprimés
- Lycées professionnels : 110 postes supprimés
- Lycées : 50 postes créés
La plus grosse partie des suppressions concerne les lycées professionnels
Comme le souligne Mickaël Colin, "la plus grosse partie des suppressions concerne les lycées professionnels", qui perdront d'ailleurs 1085 élèves à la prochaine rentrée.
"Il y a un certain nombre de secteurs ou de demi-secteurs qui seront peu ou pas remplis" ajoute l'enseignant. "Dans certaines formations ça ne va pas changer grand chose, dans d'autres ça va alourdir les classes."
A contrario, les 56 postes créés dans les lycées généraux et technologiques serviront, eux, à "compenser la hausse démographique" puisque les effectifs en lycée augmenteront de 1335 élèves.
Pourtant, alors que les collèges gagnent 852 élèves à la rentrée 2018, ces établissements avec ou sans SEGPA seront touchés par des suppressions de postes. Le rectorat l'explique par la nécessité de maintenir un "équilibre" dans la répartition des suppressions de postes entre le collège, le lycée et le lycée professionnel.
Après le bac
Côté enseignement supérieur, avec l'arrivée de Parcours-sup pour remplacer APB, c'est surtout sur l'orientation que se concentre l'académie de Lille, qui s'attend à un afflux de 2752 bacheliers en 2018.
Le "Plan étudiants" mis en place en octobre 2017 sera développé dans ce sens : en terminale, deux professeurs principaux "accompagneront les élèves dans la construction de leur projet d'études" précise un document de l'académie de Lille.
L'objectif est notamment de soulager les filières qui sont sous-tension : près d'un étudiant sur deux a exprimé dans ses vœux l'une des quatre licences les plus demandées : Staps, Droits, Paces (médecine) et Psycho. Par ailleurs, les bacheliers professionnels et technonologiques inscrits en première année de licence sont "encore trop nombreux" ajoute le dossier de presse de l'académie.
L'académie a aussi constaté que depuis 3 ans, la part des premiers vœux et des admissions dans les Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) était moins importantes chez les élèves de terminale de l'académie de Lille qu'au niveau national. L'académie veut donc essayer de promouvoir l'entrée en classes prépa, notamment à travers des campagnes ou un accompagnement.