Pourquoi vote t-on FN ? Le Premier ministre Manuel Valls considère que le poids de la crise économique et sociale n'explique pas la montée en puissance du Front National.
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Manuel Valls a jugé mardi que les difficultés économiques et sociales "ne suffisaient pas" à expliquer le niveau inédit du vote pour le Front national au premier tour des régionales, en réponse à un député Front de gauche.
"S'en tenir aux seules explications économiques et sociales, même si elles sont indéniables, ça ne suffit pas", a répondu le Premier ministre au député communiste Gaby Charroux (Bouches-du-Rhône) qui critiquait la ligne économique de l'exécutif et demandait des infléchissements, Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale.
Le FN ne perce pas en Bretagne, une région qui connaît des crises majeures
Pour soutenir son argument, M. Valls a pris l'exemple de la Bretagne, où la tête de liste PS, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, est arrivé nettement en tête et où le FN a réalisé un score d'environ 18,1%, très légèrement inférieur à celui des départementales de mars.
"L'une des régions qui a connu l'un des conflits sociaux les plus lourds ces dernières années, l'une des régions qui connaît une des crises majeures de l'agriculture et de son territoire rural, c'est la Bretagne", a plaidé le Premier ministre.
"Et vous voyez bien que parfois les électeurs, dans des circonstances difficiles, peuvent être amenés à faire aussi d'autres choix et en l'occurrence à avoir fait confiance au ministre de la Défense Jean-Yves le Drian", selon M. Valls. Le FN a fait en Bretagne son deuxième plus bas score régional en métropole (derrière la Corse), avec 18,17% des suffrages, contre 18,3% aux départementales et 17,1% aux européennes. Ces scores marquent toutefois une nette progression par rapport à leur niveau des régionales de 2010 (6,2%) ou à la présidentielle de 2012 (13,2%). Au niveau national, le FN a réalisé son plus fort score en pourcentage au premier tour des régionales le 6 décembre, avec quelque 27,7% des suffrages.
