Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord, a expliqué, ce dimanche 6 décembre, que "la colère tellement forte" découlant de la crise actuelle "poussait à ce qu'il y ait un candidat communiste à l'élection présidentielle" en 2022.
La candidature communiste à l'élection présidentielle de 2022 se précise. Le secrétaire national du PCF a expliqué, ce dimanche 6 décembre à nos confrères de la Radio J, que "la colère tellement forte" découlant de la crise actuelle "poussait à ce qu'il y ait un candidat communiste à l'élection présidentielle" en 2022.
"Je sens une colère tellement forte et une aspiration à ce que les choses changent et à ce que le monde du travail soit plus respecté... que oui, ça pousse pour qu'il y ait une candidature communiste." @Fabien_Rssl #ForumRadioJ @RadioJFrance pic.twitter.com/USnrlqbsiZ
— PCF (@PCF) December 6, 2020
Cette annonce s'inscrit dans la volonté du député du Nord de peser au sein de la gauche, dans un contexte où cette partie de l'échiquier politique est en pleine recomposition depuis la débâcle du parti socialiste en 2017. Le candidat PS Benoît Hamon n'avait alors obtenu que 6,3% des suffrages.
Depuis, les partis de gauche, dont fait partie le PCF, tentent de s'imposer au sein de cette partie de l'échiquier politique, certains prônant le rassemblement, mais derrière eux. Les prochaines élections régionales, qui auront vraisemblablement lieu en juin 2021, sont d'ailleurs analysées comme une véritable "primaire de la gauche" avant l'élection présidentielle de 2022.
2007, l'année du dernier candidat communiste à la présidentielle
Et le PCF ne fait pas exception. Lors de la journée d'été du parti à Malo-les-Bains (Nord) le 29 août dernier, le chef de file des communistes n'avait-il pas déjà prévenu ? "Si tous ceux-là pensent que comme en 2017 et 2012, le Parti communiste ne présentera pas de candidat, je dis à tout le monde: vous vous trompez".Le PCF avait, en effet, choisi de se ranger derrière Jean-Luc Mélenchon, le patron de la France insoumise (LFI), aux deux dernières élections présidentielles, après l'échec, en 2007, de Marie-Georges Buffet. La candidate communiste d'alors n'avait recueilli que 1,93% des voix, le pire score de l’histoire des communistes.
Puis le 22 novembre, le député du Nord avait précisé, après l'annonce de la candidature à la présidentielle de Jean-Luc Mélenchon le 8 novembre, que cela "ne sera pas une surprise [...] si nous décidons collectivement de présenter un candidat communiste".
Un contexte de crise sociale qui pousse à agir
Cette fois, le député du Nord va encore plus loin en avançant que le contexte de crise sociale actuel le pousse à agir, après avoir décrié "une pauvreté qui monte comme jamais dans notre pays, des plans de licenciement insupportables qui tombent sur des dizaines de milliers de salariés", et relevé "un risque de guerre civile".Il rappelle cependant que les communistes décideront, le 12 décembre, d'un calendrier selon lequel une telle décision collective de présenter un candidat sera prise.
Cette annonce intervient dans un contexte où les voix, comme celles d'Olivier Faure ou de ces sympathisants de gauche interrogés dans le cadre d'un sondage IFOP du 30 novembre 2020, appellent à une candidature unique de la gauche. L'objectif : éviter la dispersion pour peser lors de l'élection présidentielle face à Emmanuel Macron et Marine Le Pen.