A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, Amnesty International a publié une vidéo réalisée à Bruxelles, qui met face à face, pendant 4 minutes. Etonnant et émouvant.
"L’humanité surgit d’un regard. Ouvrir les yeux, c’est la rencontrer." C'est le titre des vidéos mises en ligne par Amnesty International. On y voit des face-à-face dans une grande pièce. A chaque fois, les deux personnes sont assises sur un banc en silence. Elles ne se connaissent pas. L'une est réfugiée, l'autre européenne.
Les regards croisés sont d'abord gênés, puis souriants ou émus. Rapidement, vient le temps des timides questions : "Comment tu t'appelles ?", "D'où viens-tu"... Les vidéos se terminent par de forts moments d'émotion, de larmes... Certains se prennent dans les bras alors qu'ils ne se connaissaient pas quatre minutes plus tôt.
"Cette vidéo, intitulée Look Beyond Borders (Regarder au-delà des frontières), se fonde sur une théorie selon laquelle un contact visuel ininterrompu de quatre minutes accroît l’intimité", explique Amnesty international qui indique que les réfugiés présents dans les vidéos vivent en Europe depuis moins d'un an. «Il est étonnant de constater combien des personnes qui ne s’étaient jamais vues se sentent réellement connectées l’une à l’autre», constate dans Metro Belgique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.
"Bouleversées"
L'ONG a filmé l’expérience à Berlin et à Bruxelles. Objectif : sensibiliser au sort des migrants et peser politiquement pour que les gouvernements européens se montrent plus accueillants. "De nombreuses personnes nous ont avoué avoir été profondément bouleversées par cette expérience chargée d’émotion. Nous la partageons avec vous et nous vous encourageons à signer notre pétition qui demande à la Belgique de prendre un engagement fort en faveur de l’établissement de voies sûres et légales qui permettraient aux personnes en besoin de protection de rejoindre un lieu sûr, et de veiller à ce que les réfugiés puissent bénéficier d’un accueil de qualité et de l’accompagnement nécessaire."Le même type d''expérience a été menée à Montréal il y a deux ans, cette fois avec des inconnus dans la rue. "Quand on regarde quelqu'un dans les yeux et que cette personne se trouve dans notre bulle, c'est très inconfortable comme situation, on se retrouve confronté à soi-même et la vulnérabilité ressort", expliquait alors le réalisateur M. Guevremont.