Samedi, le mouvement des "gilets jaunes", lancé sur les réseaux sociaux, a prévu de bloquer les routes. Le gouvernement l'a mis en garde en rappelant que l'entrave à la circulation est un délit. A quelles sanctions s'exposent les bloqueurs ?
La journée de mobilisation des "gilets jaunes" prévue le 17 novembre risque d'être très suivie. De nombreuses personnes ont annoncé via les réseaux sociaux qu'il avaient l'intention de bloquer les routes pour protester contre la hausse des prix du carburant.Mais le gouvernement hausse le ton et rappelle que cette manifestation est passible de sanction.
Quels risques courent les gilets jaunes ?
Selon la loi du 12 juin 2003, l'entrave à la circulation est un délit passible de deux ans d'emprisonnement et 4 500 euros d'amende. Toute personne prise en faute risque un retrait de 6 points plus une suspension du permis de conduire pour une durée de trois ans maximum ainsi que la mise en fourrière de leur véhicule.
En cas de récidive, ces peines d'amende et d'emprisonnement sont doublées.
Des sanctions qui n'hésitent pas à rappeler les forces de l'ordre comme la gendarmerie de l'Oise sur sa page Facebook :
"Il faut respecter la loi"
Mercredi, le premier ministre Edouard Philippe a rappelé aux "gilets jaunes" : "vous avez le droit de manifester, bien sûr, mais il faut prendre ses responsabilités et respecter la loi. (...) La liberté de manifester passe par des déclarations (en préfecture, NDLR), par la prise de responsabilité de chacun. On prend un risque si on ne respecte pas la loi. Si certains axes venaient à être bloqués et qu'on en a besoin pour faire passer les pompiers, les ambulances, ça mettrait en péril la sécurité des Français et bien entendu, on prendra les mesures qui s'imposent".
Mardi, c'est Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, qui a prévenu que le gouvernement n'accepterait "aucun blocage total" le 17 novembre. "Partout où il y aura un blocage, et donc un risque pour les interventions de sécurité et aussi la libre-circulation, nous interviendrons", a-t-il insisté.
Des règles pas toujours respectées
Malgré ces rappels à l'ordre, toutes les manifestations prévues n'ont pas été officiellement déclarées en préfecture. "Normalement, chaque manifestation doit être déclarée trois jours avant l'événement ", rappelle la préfecture de la Somme. Dans ce département, six manifestations ont été déclarées auprès des autorités : celle d'Amiens avec la Fédération Française des Motards en Colère, celle de Glisy organisée par un collectif de particuliers et celle d'Abbeville organisée par la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment. En zone gendarmerie, trois blocages ont également été officiellement recensés : l'entrée de l'autoroute à Roye, le péage d'Estrées-Deniécourt à hauteur de Péronne et la gare TGV d'Ablaincourt-Pressoir.
Dans l'Oise, des blocages sont prévus mais aucune manifestation n'a été officiellement déclarée. Dans l'Aisne, la préfecture a recensé une vingtaine de blocages autour des grandes villes comme Laon, Saint-Quentin ou encore Château-Thierry. Mais parmi ces manifestations, certaines n'ont pas été officiellement annoncées. Une prise de risque donc pour ces manifestants, qui s'exposent à des sanctions.