Le député Gilles Carrez a rendu récemment un rapport sur l'état des cathédrales en France. Sur les 87 appartenant à l'Etat, deux sont en péril et 15 en mauvais état, dont celles de Beauvais et Soissons. L'Etat ne verserait pas assez d'argent pour l'entretien et la restauration de ces édifices.
À l'intérieur de la cathédrale de Beauvais, les étais sont toujours là et ce depuis les années 90. Ils servent à stabiliser l'édifice, fragile face au vent. Cependant, ils devraient bientôt être retirés. "L'enlèvement des étais et la toiture sont les principaux travaux à réaliser", indique Olivier Nodé-Langlois, président de l’association Beauvais Cathédrale.
Dans un rapport parlementaire datant de juin dernier, la cathédrale de Beauvais est classée en "mauvais état", tout comme la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons. Cette dernière a aussi nécessité des travaux urgents depuis la tempête de janvier 2017 qui avait endommagé la rosace.
Financement de l'Etat insuffisant
Chaque année, l'Etat consacre environ 40 millions d'euros aux travaux d'entretien et restauration des cathédrales. Ce qui signifie en moyenne 500 000 euros par édifice et par an, avec de grandes disparités selon les opérations. Pas assez selon le rapport parlementaire qui indique que "ces investissements ne suffisent pas à assurer un entretien suffisant." Sur les 87 cathédrales, 22 seulement sont considérées en bon état comme celles d'Arras et de Cambrai. Quarante-sept sont dans un état moyen comme celle d'Amiens, 15 en mauvais état et 2 en péril.
Pourtant, en ce qui concerne Saint-Pierre de Beauvais, le coût annuel des travaux est conséquent. En moyenne, 1,5 million de crédits consommés pour son entretien sur la période 2007-2018. "C'est surtout la présence des éléments d'étaiment qui classe la cathédrale de Beauvais en mauvais état", affirme Christian Douale, directeur du pôle patrimoine de la DRAC des Hauts-de-France. "Tous les travaux urgents sur l'édifice ont été réalisés, mais on sait qu'il reste encore les couvertures. C'est un chantier qui sera probalement autour de 15 à 20 millions d'euros, donc ce sont des choses qui s'étaleront sur la durée, sur 4 ou 5 ans", ajoute-t-il.
Pour palier ce genre de grosses dépenses, il est parfois nécessaire d'employer d'autres moyens, notamment en faisant appel au mécénat. La question se pose en ce qui concerne le trop perçu des dons pour Notre-Dame de Paris, suite à son incendie. Peut-il revenir aux autres cathédrales ?
"Je ne sais pas ce qu'il en est pour Notre-Dame de Paris, mais en ce qui concerne les cathédrales de la région, évidemment, il n'est pas exclu de faire appel au mécénat, y compris privé ou un partenariat avec d'autres collectivités., même si l'édifice appartient à l'Etat. Cela a déjà été fait pour la cathédrale d'Amiens, où la région, le département et la ville s'étaient associés pour financer les travaux", confie le directeur du pôle patrimoine de la DRAC des Hauts-de-France.