Rayons non-essentiels en grandes surfaces : une victoire partielle pour les petits commerçants

Au nom de "l'équité", le Premier ministre Jean Castex avait annoncé ce dimanche soir sur TF1 la fermeture des rayons non essentiels dans les grandes surfaces (supermarché et hypermarché), plutôt que d'autoriser la réouverture des petits commerces. 

Un décret, paru au Journal officiel ce mardi matin, a indiqué que seuls "les produits alimentaires", "les journaux et papeterie", "les matériaux de construction ou la quincaillerie", ainsi que "les produits de toilette, d'hygiène, d'entretien" et de "puériculture" étaient autorisés à la vente. 

Une tolérance a été accordée jusqu'à mercredi pour appliquer la mesure et retirer les produits non-essentiels. 

Une réponse à "une inégalité et à un non sens"

Le gouvernement a précisé dans le décret que seules professions  autorisées à exercer "en établissement recevant du public" avait le droit de décliner son activité à domicile. Ainsi, les coiffeurs et les esthéticiens à domicile ne pourront pas travailler, comme anoncé par Bruno Le Maire. 

Pour Laurent Rigaud, président de la chambre régionale des métiers des Hauts-de-France, cet arbitrage gouvernemental a "répondu à une inégalité et à un non-sens", mais cette décision n'est qu'une victoire partielle. 

"Le problème, c'est qu'on demande aux entreprises de fermer, mais l'indépendant, l'artistan, le petit commerçant, n'est pas pris en charge, déplore Laurent Rigaud. Ils n'ont pas de chômage partiel et une aide ponctuelle de l'Etat permettra à peine de couvrir une partie des charges d'un commerce."
 
De plus en plus d'artisans et de petits commerçants dénoncent des mesures inégalitaires face à la crise sanitaire, où les grandes entreprises sont favorisées à leur détriment. "Nous, ce qu'on demande, c'est un traitement égalitaire, poursuit le directeur. Les millions d'indépendants et de petits commerçants seront à la rue, c'est une question de semaine". 

Depuis quelques jours déjà, l'inégalité entre commerces avait été soulignée, notamment avec les librairies. La maire de Lille Martine Aubry avait même incité les habitants à signer la pétition pour les rouvrir. Le gouvernement avait finalement décidé de fermer le rayon livres des grandes surfaces et des enseignes comme Fnac, plutôt que d'autoriser les petits libraires à ouvrir. 

"La première crise a mis les petits commerces et indépendants à genou et là, ils vont s'effondrer complètement", conclut Laurent Rigaud. 

 
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