Mai 68 dans le Nord, en une date : le 11 mai. 50 000 personnes battent le pavé à Lille et Roubaix...
Le 11 mai 1968 a eu lieu la la plus grosse manifestation de la région en ce printemps de fièvre.
Les images sont du Parti communiste, grand ordonnateur du mouvement social avec la CGT, son bras syndical. Ici, ni pavés ni barricades, mais un mot d'ordre : l'emploi. Dans le vieux bastion industriel du Nord, la montée du chômage inquiète déjà les travailleurs.
Dès le 13 mai, c'est la grève générale...
De l'industrie lourde au textile, en passant par la construction navale et les transports, aucun secteur n'est épargné. Les usines sont occupées, la production paralysée. Dans les mines, les puits sont à l'arrêt, 85% des gueules noires débrayent.
De jour en jour, la grève est reconduite avec ses cortèges et ses meeting, comme à Denain, devant les grilles d'Usinor.
Partout, les mêmes revendications : "la réduction progressive du temps de travail totalement compensée, l'abaissement de l'âge de la retraite à 60 ans et sans abattement, l'extension des droits syndicaux".
Une affaire qui est véritablement valable pour nous, c'est les 40 heures payées 48
Le 27 mai, les accords de Grenelle promettent 35% de hausse du SMIG et de meilleurs salaires....Insuffisant ! le mouvement continue.
L'augmentation par le pourcentage, c'est impossible ! Les gros salaires vont pouvoir en bénéficier. Les petits salaires, qu'est-ce qu'ils vont avoir ? Comme d'habitude, rien !
Parfois en dansant, la grève se prolonge, puis s'arrête, au gré des conquêtes ouvrières dans les entreprises...
Les 6 000 métallurgistes d'Usinor Dunkerque seront parmi les derniers en France à reprendre le travail, le 26 juin, après 36 jours de conflit.