Ce militant communiste arrageois de 18 ans avait été abattu alors qu'il accompagnait des colleurs d'affiche.
Une plaque au 52 de la rue Pasteur, à Achicourt, près d'Arras. Elle rappelle que c'est ici, le 29 juin 1968, veille des élections législatives, qu'a été abattu Marc Lanvin. La mort de ce jeune militant communiste arrageois de 18 ans, issu d’une famille ouvrière, crée une véritable onde de choc. Ce soir là, il accompagnait des camarades socialistes pour coller des affiches.
A ses obsèques, à Arras, des milliers de personnes sont présentes pour accompagner, en silence, le cercueil jusqu'à l'église Sainte-Bernadette.
Cette mort illustre de façon dramatique un profond clivage dans la société : deux "France" qui se craignent et se détestent. D'un côté, les communistes qui espèrent être "portés" par les événements de mai ; et de l'autre une droite dure prête à s'armer contre le "péril rouge".
Au procès Marc Lanvin, à Saint-Omer, deux hommes de main d'un candidat gaulliste sont accusés. L'un a tiré à bout portant une balle de 7.65, en plein coeur, lors d'une banale querelle de colleurs d'affiches. Il sera condamné à 8 ans de prison et bénéficiera rapidement d'une remise de peine.
L'arme qui a tué Marc Lanvin avait été fournie par le SAC, le Service d'Action Civique, le service d'ordre du mouvement gaulliste.
Une place à Arras permet de ne pas oublier totalement Marc Lanvin. Ne pas oublier que mai 68 n'a pas été que l'image romantique qu'on veut souvent en garder.