Une lettre ouverte et un communiqué, diffusés à l'initiative de l'association Villes de France dont la maire de Beauvais est présidente, protestent contre l'ouverture des rayons de grandes surfaces qui vendent des "articles non essentiels" alors que les commerces de proximité doivent fermer.
Des règles dont l'application est "ni juste, ni compréhensible". Les commerçants en "détresse". Ce sont des mots forts que les maires signataires d'un communiqué et d'une lettre ouverte au Premier ministre ont choisi, ce samedi 31 octobre, pour protester contre la fermeture des commerces de proximité dits "non-essentiels" dans le cadre du reconfinement mis en place la veille. L'initiative, impulsée par l'association Ville de France, a été relayée notamment par sa présidente Caroline Cayeux, maire (DVD) de Beauvais, ses homologues de Saint-Quentin, Frédérique Macarez (LR), et de Soissons, Alain Crémont (DVD).
Les élus protestent contre la fermeture de nombreux magasins, dont les produits continuent d'être vendus sur site dans les grandes surfaces qui prodiguent également des biens de première nécessité. "Il est parfaitement injuste que les rayons vêtements, chaussures, articles de sport, jouets, équipement de la maison (articles non essentiels) des hypermarchés soient accessibles, alors que les commerces de détail de nos centres-villes qui proposent les mêmes articles à la vente sont fermés", écrivent-ils.
"Une règle incompréhensible et injuste"
Cet argument était également au coeur de la grogne des libraires, qui a poussé vendredi les ministres de la Culture, Roselyne Bachelot, et de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, à annoncer la fermeture "momentanée" des rayons livres et cultures, par "souci d'équité". "Il faut maintenant appliquer cette règle, qui préserve le principe d’une concurrence équitable entre commerces, aux autres rayons non essentiels des supermarchés et hypermarchés", réclament les signataires du courrier destiné à Jean Castex.
"A défaut, et à notre grand regret car nous sommes des élus républicains, concluent les élus, nous ne pourrions nous engager à continuer à faire respecter une règle incompréhensible et injuste dans nos villes", et ce, bien qu'ils assurent le gouvernement de leur "pleine coopération" dans la lutte contre la propagation de l'épidémie et disent partager la nécessité de "mesures fortes".