En Picardie, de nombreuses entreprises ont mis la clé sous la porte. Les bâtiments vides qu'elles ont laissés derrière elles, représentent parfois un patrimoine qui fait l'objet de réhabilitation.
Les friches industrielles font partie de notre paysage dans les villes ou en périphérie. En France, il y en aurait 250 000 à l'abandon. En Picardie, il existe un inventaire, il fait état de 320 sites répertoriés en 2007, mais depuis de nouvelles friches sont apparues du fait de nouvelles fermetures d'usines. Les hectares laissés par ces sites représentent de réelles opportunités foncières.
Reconvertir les friches : sauver un patrimoine de l'abandon
Leur histoire se termine souvent dans la douleur, celle des pertes d'emploi pour de nombreuses familles de la région. Mais aussi, la douleur de voir des bâtiments historiques laissés à l'abandon. Certains sites sont d'ailleurs classés monuments historiques, comme Goss à Montataire, dans ces bâtiments, un hangar a été réalisé par Auguste Perret et des structures ont été conçues par Gustav Eiffel. À l'abandon depuis 2013, l'ACSO va racheter le site pour 150 000 €. L’objectif des élus de Montataire et de l’agglomération est de maintenir l’activité initiale du lieu en réimplantant des entreprises dans ce parc industriel.
L'usine BSLà Soissons, bien connue dans la région, était une chaudronnerie. Fermée en 2002. Le site renaît aujourd'hui sous forme de cellules (34) pour des PME. En mémoire au passé industriel, seule la toiture existante et la structure métallique sont conservées.
En activité de 1829 à 1969, la sucrerie de Francières, située à 18 kilomètres de Compiègne, est l’une des plus anciennes de la région Hauts-de-France. Elle a cessé son activité en 1969. Les 5 000 m² de bâtiments ont été menacés de destruction. Mais une association de passionnés s'est lancée dans sa réhabilitation. L'usine est devenue un musée et un centre d'interprétation de l'industrie sucrière et des industries agro-ressources. C'est un véritable lieu de mémoire de l’industrie sucrière.
Certaines friches industrielles de la région, qui sont situées au cœur des villes, ont été converties en logements après leur dépollution et leur désamiantage. C'est par exemple le cas dans l'Oise. Un bailleur social Oise-Habitat a réalisé des logements dans une papeterie du centre de Mouy et dans une usine désaffectée à Liancourt.
D'autres sites attendent toujours leur reconversion comme l'ancien site de Nexans à Chauny. L'usine a fermé en 2009.