Quatre nordistes faisaient partie de l'équipe de France de football féminin. Elles n'iront pas plus loin dans la compétition à Rio après le but encaissé cette nuit contre le Canada en quart de finale du tournoi olympique.
Enorme désillusion pour l'équipe de France féminine de foot : elle a échoué vendredi dans son objectif de décrocher sa première médaille aux JO-2016 en s'inclinant 1-0 en quart de finale face au Canada, déjà son bourreau en 2012. Kheira Hamraoui, Amandine Henry, Sabrina Delannoy et Claire Lavogez, les quatre Nordistes de l'équipe de France, vont rentrer bredouilles de Rio.
Le coup est rude pour les Bleues, qui visaient un premier podium du fait de leur classement Fifa (3e) et de leur longue expérience des toutes dernières marches qui le précèdent, et qui butent donc pour la troisième fois d'affilée sur les quarts, après l'Euro-2013 et le Mondial-2015.
Mais le Canada est encore une fois passé par là, ce Canada qui avait déjà privé les Bleues de la médaille de bronze lors des JO-2012.
"Cette équipe manque de flamme dans les moments importants, a regretté leur sélectionneur, Philippe Bergerôo. Cette génération aura payé tous ses problèmes mentaux".
Lui-même connaît son deuxième échec de suite après le quart perdu au Mondial-2015. "Ce soir, c'est compliqué pour moi, mais beaucoup plus pour elles", a-t-il souligné. Il a par ailleurs assuré que, étant "sous contrat jusqu'en 2017", la question de son avenir à la tête des Bleus "ne se pose pas".
Le coup est d'autant plus rude qu'il sanctionne un groupe expérimenté, où les huit rescapées (Bouhaddi, Renard, Bussaglia, Abily, Necib, Thomis, Delie, Le Sommer) de ces Jeux londoniens pèsent ensemble plus de mille sélections.
Plusieurs d'entre elles ont autour de la trentaine, et, après l'Euro-2017 aux Pays-Bas, le Mondial-2019 en France paraît un horizon bien lointain...
Cette défaite de Sao Paulo est surtout le point final à la carrière de Necib, qui n'aura plus ajouter une ligne internationale à son riche palmarès construit avec Lyon.
A 29 ans, cette emblématique milieu offensive a décidé de se consacrer entièrement à sa vie de famille, au bout de 145 sélections (36 buts) honorées au long de onze ans en équipe de France.
Le Sommer neutralisée
Mais vendredi soir, c'était honneur à la défense, et à ce jeu-là, la feuille d'érable a étouffé le coq, car il aura suffi d'une erreur de marquage pour faire pencher la balance côté nord-américain.Il aura suffi que Beckie passe un coup du sombrero à Karchaoui puis adresse un centre en cloche à Schmidt qui pouvait conclure à bout portant, seule au deuxième poteau et oubliée par Mbock et Houara (56e). Une occasion, un but, et les Canadiennes étaient en demi-finale.
A l'inverse, et de manière symptomatique, Le Sommer était fantomatique : la buteuse des Bleues avait beau réclamer le penalty plusieurs fois, elle était totalement muselée par l'athlétique défense centrale adverse formée par Buchanan et Zadorsky, auteurs d'un sans-faute.
Comme lors de la petite finale des JO-2012, les Françaises ont pourtant encore une fois affiché une emprise totale dans le jeu. Mais elles se créaient plus de situations chaudes que d'occasions nettes, manquant cruellement de tranchant dans les derniers mètres.
Dans leur maigre besace d'"occases", seule une tête croisée de Renard sur corner qui rasait le poteau (45e+3), puis une déviation, également de la tête, de Sinclair sur sa propre barre (58e). Bien maigre face au réalisme canadien.
Les Américaines triples tenantes du titre avaient ouvert la voie des surprises en s'inclinant face à la Suède (1-1 a.p., 4-3 t.a.b.), ce qui les prive pour la première fois d'une médaille de tournoi majeur, JO et Coupes du monde confondus.
Pour les Bleues, la médaille reste un rêve, et le Maracana, théâtre mythique de la finale, aussi.