Après les trois jours de deuil national décrétés pour l'assassinat de la députée proeuropéenne Jo Cox, la campagne pour le référendum de la sortie de l'Union Européenne reprend ce dimanche au Royaume-Uni.
Va-t-on dire au revoir à nos voisins anglais ? A quatre jours du référendum sur le Brexit (la sortie de l'Europe du Royaum-Uni), la campagne a repris aujourd’hui, malgré l’émotion encore forte provoquée par la mort de Jo Cox.
Cette députée travailliste proeuropéenne, défenseuse des réfugiés, a été abattue à Birstall, au nord de l’Angleterre. Le principal suspect, Thomas Mair, a déclaré lors de sa première comparution au tribunal : "Mort aux traîtres, liberté pour le Royaume-Uni".
Le premier sondage effectué depuis le drame, conduit vendredi et samedi par l'institut Survation, place le maintien dans l'UE en tête à 45%, devant une sortie de l'UE à 42%. La tendance s’est inversée, mais les instituts restent prudents sur le rôle joué par l’événement dans ce résultat.
Politiques et presse en ordre de bataille
Le Premier ministre, David Cameron, sera ce soir en direct sur la BBC pour répondre aux questions du public. Principal défenseur du maintien dans l’UE, il a averti qu’un Brexit serait un "choix existentiel sans retour possible". Nigel Farage, chef de file du parti europhobe Ukip et Jeremy Corbyn, chef de l’opposition travailliste et pro UE prudent, interviendront également dans des émissions politiques.La presse s’est également engagée dans la campagne, plusieurs journaux du dimanche, faisant état de leurs préférences. Le Sunday Times et le Sunday Telegraph ont pris le parti de la sortie de l’UE. Le Times, le Mail on Sunday et The observer ont pris le pli inverse "Ce n'est pas l'heure de mettre en péril paix et prospérité", écrit le Mail on Sunday en dénonçant "les illusions dangereuses" vendues par le camp du Brexit.
Un scénario probable
Dans un contexte de désamour de l’Europe, la possibilité d’un Brexit reste très sérieuse. Le ministre français de l’Economie, Emmanuel Macron, a évoqué le "jour d’après" dans un entretien au journal Le Monde. Il a estimé qu’en cas de Brexit, le Conseil Européen devrait faire preuve de fermeté envers le Royaume-Uni. Il estime que les Britanniques, s'ils souhaitent conserver un accès au marché européen, devront contribuer au budget de l'UE, comme le font la Norvège et la Suisse. En cas de refus, "ce doit être une sortie totale".Les Français seraient d’ailleurs entre 32% et 41% à souhaiter ce scénario du Brexit. Les marchés financiers en revanche, ont exprimé leurs inquiétudes concernant l’impact économique qu’une telle décision impliquerait.
Divided we fall The future of Britain and Europe (Une hebdo The Economist) Séparés nous tombons #Brexit pic.twitter.com/SgcYq4V2JY
— Gilles Klein (@GillesKLEIN) 19 juin 2016