Au mauvais endroit au mauvais moment. La passagère d'une camionnette était morte durant l'été 2014, victime d'un sac de gravats jeté depuis un pont de l' A2. Les trois jeunes auteurs de cette virée mortelle ont été condamnés ce mardi.
Deux des trois jeunes hommes accusés d'avoir tué une automobiliste allemande en 2014 en lâchant des sacs de gravats du haut d'un pont autoroutier ont été condamnés mardi à treize ans de prison par la cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer. Ils comparaissaient pour "homicide volontaire avec préméditation", dont ils ont été reconnus coupables. Mathieu B., le troisième jeune, qui était rentré chez lui avant le jet d'un sac ayant provoqué la mort de la passagère, a été condamné à quatre ans de prison pour "mise en danger délibéré d'autrui", dont trois avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve et d'une obligation de soins. L'avocat général, Luc Frémiot, avait requis lundi quinze ans de réclusion criminelle à l'encontre de Julien V. et Valenty C., et cinq ans de prison avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve à l'encontre de Mathieu B.
Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2014, Julien V., 27 ans, Valenty C., 20 ans, et Mathieu B., 23 ans, qui avaient consommé alcool et produits stupéfiants, avaient "par jeu", ont-ils assuré, jeté sur l'A2 à hauteur d'Havrincourt (Pas-de-Calais) des sacs de graviers et des projectiles depuis un pont.
"Mon client n'a pas commis un acte criminel"
L'un de ces sacs avait fracassé le pare-brise d'un fourgon qui se dirigeait vers Bruxelles depuis Paris, tuant sur le coup la passagère, âgée d'une cinquantaine d'années. L'enjeu du procès, qui s'était ouvert jeudi, était de déterminer l'auteur ou les auteurs du geste mortel. Mais Julien V. et Valenty C se sont accusés mutuellement tout au long de ce procès comme ils l'avaient fait pendant toute l'instruction. Me Sophie David, l'avocate de Valenty C. a demandé à la cour, lors de sa plaidoirie, de requalifier le chef d'accusation "d'homicide volontaire avec préméditation" en celui de "violences volontaires ayant entraîné la mort", estimant qu'il n'y avait pas eu de volonté de tuer chez son client.Mon client "a-t-il eu l'intention délibérée de tuer ? Si pour vous, la réponse est non et que vous estimez qu'il n y a pas eu d'intention d'homicide, vous devrez infliger une peine en fonction des textes de loi qui existent", avait aussi lancé au jury l'avocat de Julien V., Me Reza Nassiri.
La défense de Mathieu B., Me Magali Contrafatto, avait quand à elle rappelé que son client n'était plus sur les lieux au moment des faits. "Il n'a jamais varié d'un millimètre dans ses positions. Mon client n'a pas commis un acte criminel et mérite une peine délictuelle", a-t-elle affirmé. Avant que la cour ne se retire pour décider de leur sort, Julien V. et Valenty C. ont exprimé "leurs regrets".