Mercredi 12 août, face à la sécheresse que connait la France, le ministère de l'agriculture a annoncé plusieurs mesures pour venir en aide aux agriculteurs. Pour Régis Desrumaux, président de la FDSEA de l'Oise, ces mesures ne sont pas efficaces.
"Accompagner les agriculteurs face à la sécheresse est ma priorité en ce moment". Ce sont les mots de Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation, mercredi 12 août. Depuis le mois de juillet, la France connait une importante sécheresse. Les agriculteurs sont les premiers touchés par ce manque d'eau. Les ressources fourragères pour les troupeaux notamment sont particulièrement dégradées à cause de la sécheresse.
Des nouvelles mesures d'urgences
Pour les accompagner, le ministère de l'agriculture a annoncé de nouvelles mesures d'urgences qui viennent compléter celles prononcées au début du mois d'août. "Les agriculteurs peuvent désormais valoriser leurs jachères dans 60 départements [15 nouveaux, NDLR] et décaler la date de début de présence des cultures dérobées, dans 54 départements [29 nouveaux, NDLR]", annonce Julien Denormandie dans un communiqué de presse.L'Aisne, l'Oise et la Somme sont concernés par ces mesures. Les agriculteurs de ces trois départements ont obtenu le droit de valoriser les jachères avant le 31 août. Cette mesure est censée aider les agriculteurs concernés par un manque de fourrage.
De leur côté, les exploitants Isariens sont autorisés à demander de décaler le début de la période de présence des cultures dérobées au 1er septembre.
"On va perdre de l'argent, car ce qu'on va planter ne va jamais pousser"
Une culture dérobée est une culture intermédiaire, intercalée entre deux cultures principales annuelles. Ca peut être des cultures de sarrasin, de colza fourrager ou encore de luzerne. C'est obligatoire pour tous les agriculteurs. Cette technique permet d'avoir un sol de bonne qualité, qui favorise la biodiversité. "Aujourd'hui on ne peut pas le faire, regrette Régis Desrumaux, agriculteur et président de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) de l'Oise. On va perdre de l'argent, car ce qu'on va planter ne va jamais pousser".Pour l'agriculteur de l'Oise, ces mesures ne sont pas adaptées à la situation : "Nous attendons autre chose", clame-t-il.
A l'origine, on devait planter le 30 août. Là on nous autorise à repousser la plantation au 1er septembre... Ca nous fait une belle jambe
La date du début de présence des cultures dérobées est différente selon chaque département. "A l'origine, on devait planter le 30 août. Là on nous autorise à repousser la plantation au 1er septembre... Ca nous fait une belle jambe", soupire Régis Desrumaux qui assure n'avoir jamais vu "un tel niveau de sécheresse".
"J'attends plus de réactivité de la part de l'Etat, rajoute-t-il. On attend un soutien. Il faut que le ministre soit clair". Le président de la FDSEA de l'Oise explique clairement ce qu'il attend de la part du gouvernement : "Ce qu'on demande, c'est que si au 15 septembre il n'a toujours pas plu, on ne plante pas les cultures dérobées".