Mabrouk avait attaqué sa propriétaire, une femme d'une cinquantaine d'années, à son domicile le 5 juin dernier. Il devait être euthanasié, mais une association a convaincu le maire de la laisser le prendre en charge.
Il échappe de justesse à l'euthanasie. Le 5 juin dernier, à Abbeville, Mabrouk mordait sa maîtresse aux membres et au visage, la blessant gravement. Le chien avait alors été mis à l'isolement dans un refuge et la décision de le piquer, après évaluation de sa dangerosité par un vétérinaire comportementaliste, avait été prise par arrêté municipal. Mais ce jeudi, le Groupe Intervention Actif Protection Animale (GIAPA) est parvenu à convaincre le maire de le laisser le prendre en charge. Le jeune malinois est donc transféré vers la pension partenaire de l'association, à Coulommiers (Seine-et-Marne).
La structure, qui lutte "contre la maltraitance animale et l'euthanasie", compte une quarantaine de membres. "Je prends souvent [des chiens avec] ce type de comportement, assure son président, Philippe Toutenelle. Un chien, ça ne mord pas sans raison." Mabrouk devrait donc être placé en isolement quelques jours avant d'être peu à peu réhabitué à la présence de ses congénères puis d'êtres humains, en espace clos et au cours de sorties. "Ça peut mettre quatre-cinq mois comme ça peut mettre deux ans, reconnaît Philippe Toutenelle. On ne sait pas pour combien de temps on part."
In fine, le chien devrait retrouver un maître après une longue phase d'adaptation. "Ce sont des familles averties, expose Philippe Toutenelle. C'est préférable d'avoir eu un chien avant. Mais on ne lâche pas les chiens comme ça, on les suit toute leur vie. S'il y a quelque chose, s'il est sur la brêche, qu'il a pincé ou remordu, on sera là pour le reprendre et le retravailler." Depuis sa création en février 2015, l'association affirme avoir organisé le sauvetage d'une dizaine de chiens mordeurs.