Stérilisation des chats errants : le coup de pouce de 30 millions d'amis à la mairie d'Abbeville pour endiguer la prolifération

Si la stérilisation n'est pas obligatoire en France, elle est très importante pour endiguer la prolifération des chats errants. À Abbeville, depuis cinq ans, la mairie travaille avec 30 millions d'amis pour stériliser et identifier un maximum de chats.

Depuis six mois qu'elle habite dans sa maison à Abbeville, Lise Delattre a remarqué une présence importante de chats errants dans son jardin. Ils ne la dérangent pas vraiment, mais de peur qu'ils ne véhiculent des maladies comme le coryza et contaminent ses chats domestiques, elle a contacté la brigade verte de la mairie.

Une trentaine de chats stérilisés en quelques jours

Les agents ont alors installé des trappes chez elle pour les récupérer. "Je mets des sachets de croquettes pour les appâter, et quand j'arrive à les attraper, j'appelle la brigade et ils viennent faire ce qu'ils ont à faire", explique-t-elle.

Rien de surprenant pour Amandine et Emmanuel, venus chercher ce jour-là un matou trappé chez elle. "Sur cette rue, on avait beaucoup de doléances du voisinage, il y avait une vingtaine de chats dans le secteur. Ils vont dans les jardins, ils urinent un peu partout. C'est souvent comme ça quand ils ne sont pas stérilisés, il y a une petite concurrence de territoire", explique Amandine Ysebaert.

En quelques jours, ils ont déjà identifié et stérilisé une trentaine de chats. Avec les deux autres campagnes prévues en septembre et en octobre, ils devraient atteindre sans difficulté l'objectif de soixante chats. "On atteint le budget à chaque fois, et même si on avait plus, on pourrait en faire plus", assure-t-elle. Cette opération coûte 6 000 euros par an. La moitié est financée par la ville et le reste par 30 millions d'amis, grâce à une convention signée il y a cinq ans.

L'identification des chats, une obligation légale

Après avoir attrapé un chat, les agents font une enquête de voisinage pour vérifier qu'il n'appartient pas à quelqu'un. Si un propriétaire est retrouvé, il doit prendre en charge lui-même les frais d'identification et de stérilisation. S'ils ne trouvent pas de propriétaires, il est amené à la clinique vétérinaire. "Le chat est pris en charge par le vétérinaire qui va s'occuper de l'opération, il est anesthésié, puis on vérifie s'il est identifié ou pas. Si ce n'est pas le cas, il va être stérilisé, identifié et remis à la brigade verte.", explique Sophie Sajot, assistante vétérinaire.

L'identification est cruciale pour réguler la population. "Si les personnes étaient responsables et stérilisaient, ou au moins identifiaient leur chat, on n'en serait pas là. Il faut savoir que l'identification est obligatoire : si les personnes ne le font pas et qu'on trappe un chat, c'est une amende de 135 euros", rappelle Amandine Ysabaert.

Une population qui croît très vite

Depuis l'existence de la brigade, la population de chats errants a déjà diminué, mais il reste encore du travail. En une année, une chatte non stérilisée peut avoir deux ou trois portées de plusieurs chatons chacune, ce qui entraîne une multiplication très rapide des individus. À cela s'ajoute les chats domestiques abandonnés par leur propriétaire. "Il y a des secteurs où les gens nourrissent les chats, ce sont des lieux que les gens connaissent, et quand ils ont un chat dont ils ne veulent plus, ils vont s'en débarrasser là-bas", déplore l'agente. En cette saison, les refuges sont d'ailleurs saturés.

Les mairies et communautés de communes ont désormais l'obligation légale de prendre en charge la stérilisation de chats errants. Un texte devrait être étudié prochainement au Sénat pour mettre en place une compensation des frais par l'État.

Avec Laurent Pénichou / FTV

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