Des vignes en Picardie, il n'y en avait plus vraiment depuis la fin du 18ème siècle. Mais à Terramesnil près d'Amiens, un agriculteur céréalier-betteravier se lance dans le vin. Une façon originale de diversifier son activité et de faire renaître une tradition datant du Moyen Age.
Baisse des aides des agriculteurs, fluctuation des prix... Le contexte n'est pas facile pour les agriculteurs.
Première récolte en 2020
La solution, la diversification. Et il y en a de très originales, comme celle de Maximilien, agriculteur à Terramesnil près de Doullens, dans la Somme : il a décidé de cultiver des pieds vigne et même de faire du vin !
Le projet mûrissait depuis longtemps : cette parcelle en pente était difficile à cultiver mais bien exposée au sud, à l'abri des vents et calcaire, tous les atouts pour planter une vigne de plus de 3 hectares. Les premières plantations ayant eu lieu au printemps 2017, il faudra attendre 2020 pour récolter.
Financement participatif
En tout, 15.000 bouteilles seront produites. La bouteille sera vendue 9 euros en circuit court. Des acheteurs ont déjà réservé leur commande : pour monter son projet, Maximilien a eu recours à système de financement participatif en ligne.
Et les projets ne s'arrêtent pas là : l'agriculteur vient de planter 500 noyers. À la clef, 10 tonnes de récolte de noix fraîches pour l'huile et la table.
De nombreux cépages
La Somme est jusqu'au 18ème siècle une terre de vignes : le vignoble de Picardie est florissant depuis le Moyen Âge. Les cépages locaux sont nombreux : gouet, noir-franc, moussy, cocquart, maillé, blanc-vert fruleux, puis gamay, pinot noir, meunier et blanc-vert fruleux. 318 communes du département cultivent de la vigne. La banlieue d’Amiens compte, en 1433, 112 hectares de vignes réparties entre une centaine de famille de vignerons.
La vigne se meurt en Picardie à partir du 17ème siècle. Avec le développement des moyens de transport, l'arrivée des vins du sud de la France, moins cher et d'une qualité plus constante, les vins de Picardie ont commencé à décliner. et l'épidémie de phylloxera qui sévit au 19ème siècle acheva les vignobles picards.
Le champagne de l'Aisne
Et si la production et la commercialisation du vin local ont presque disparu, la Picardie continue de participer indirectement à la prospérité vinicole française en produisant le sucre de betterave nécessaire à la chaptalisation : une grande partie des 50 000 à 60 000 tonnes de sucre utilisées annuellement à cet effet en France provient des champs de Picardie.
Sans oublier le sud de l'Aisne où est produit du champagne.