Les ouvriers de l'usine Simra à Albert craignent que leur direction décide d'une suppression massive de postes, face à la crise de l'aéronautique provoquée par la Covid-19. Depuis jeudi 20 août, ils sont une cinquantaine à bloquer l'usine. Ils exigent des réponses de la direction.
"On n'a plus de charges de travail, mais l'entreprise continue de nous promettre qu'il n'y aura pas de licenciement", soupire Hervé Guillerme, délégué CGT à l'usine Simra à Albert dans la Somme. Face à une baisse d'activité inévitable en raison de la crise due au coronavirus, les salariés de Simra s'attendent à un plan de licenciement massif, voire à la fermeture de l'usine. Jeudi 20 août, les ouvriers ont décidé de faire grève. Selon la CGT, l'usine est à l'arrêt.
Conséquence du plan social d'Airbus
L'épidémie de Covid-19 a mis à mal tout un pan de l'industrie aéronautique. La crise a contraint le groupe Airbus à réduire la voilure en matière de production. Le géant européen de l'aéronautique prévoit même de supprimer 15.000 postes dont 5.000 rien qu'en France.Et ce sont les filiales qui en pâtissent en premier lieu. Simra, l'entreprise d'Albert, fabrique des planchers d'avion et des pare-brise de cockpit. L'usine, qui emploie plus d'une centaine de salariés est une filière du groupe d'ingénierie français Segula. Elle est aussi l'un des nombreux sous-traitant de l'usine Stélia de Méaulte, qui avait annoncé en juillet dernier, son intention de supprimer 290 postes.
Depuis, les salariés de la Simra sont dans le flou et craignent pour leur avenir. "On a demandé des réponses à la direction, mais depuis un mois on n'en a pas", regrette Hervé Guillerme.
"Plus rien ne sort ou ne rentre de l'usine"
Une absence de réponse, qui pousse les ouvriers de la Simra à faire entendre leurs revendications autrement. Jusqu'à aujourd'hui, les salariés de l'entreprise d'Albert ont fait trois grèves pacifiques. "Comme la direction ne veut rien entendre, aujourd'hui, on a bloqué le dépôt ! Plus rien ne sort ou ne rentre", certifie le délégué CGT. Jeudi 20 août, ils étaient une cinquantaine de salariés à faire grève.Une grève qui pourrait durer longtemps, puisque que selon Hervé Guillerme, "elle sera reconductible jusqu'à ce qu'on ait une réponse". La CGT et la CFDT ont appelé à une manifestation avec l'ensemble des boîtes sous-traitantes de l'aéronotique. Elle est prévue à Albert le vendredi 28 août.