Vendredi 14 juin, les salariés du site aéronautique de Méaulte se mobilisent contre la possible suppression de 9 postes chez Laroche Industries. L’entreprise est l’un des sous-traitants de Stelia Aérospace.
C’est la troisième fois en quelques semaines que les salariés de Laroche Industries font grève sur le site de Méaulte. Selon les syndicats, 18 emplois seraient menacés dans l'entreprise, qui emploie environ 80 personnes. "Dans un objectif purement financier, la direction de Stelia a décidé de sous-traiter sa production en Chine donc elle a retiré plusieurs contrats à son sous-traitant Laroche Industries, dénonce Guillaume Delaine, délégué syndical CGT. Depuis, Laroche Industries est en difficultés".
Contactée ce vendredi matin, la direction de Laroche Industries explique avoir déjà reclassé 6 personnes sur 18 "et trois salariés supplémentaires devraient très rapidement recevoir des propositions de reclassement". Neuf emplois restent donc sur la sellette mais la direction assure tout mettre en oeuvre pour réaffecter les derniers salariés. "Nous n'avons aucun problème financier, assure le directeur de l'entreprise. Nous devons juste nous adapter à l'évolution de la filière aéronautique".
Après deux premières mobilisations pour préserver les emplois de la ligne de montage, les salariés de Laroche Industries ont demandé l’aide de leurs collègues chez Stelia. "Nous travaillons sur le même site, leurs bureaux sont de l’autre côté de la rue" explique le délégué syndical. Ce vendredi 14 juin, certains salariés et représentants syndicaux de Stelia sont donc mobilisés aux côtés de leurs collègues de Laroche Industries dont l’emploi est menacé.
Les syndicats montent au créneau
De leur côté, les syndicats demandent à Stelia, dont la maison mère est Airbus, de reprendre les salariés concernés pour leur permettre de garder un emploi sur le site de Méaulte. "Le carnet de commandes d’Airbus affichant 10 ans de charges, la situation financière excellente de Stelia et d’Airbus donne l’obligation pour Stelia et sa maison mère Airbus d’appliquer sa responsabilité sociale de donneur d’ordre envers les salariés des entreprises sous-traitantes" déclare la CGT dans un communiqué.
Dernière pomme de discorde : les pratiques de la direction de Laroche. Selon les syndicats, les salariés menacés de perdre leur emploi auraient été victimes de pression de la part des DRH. "Soit on leur demande d’abandonner leur poste pour toucher une prime extra légale, soit on les mute à l’autre bout du pays en cas de refus, résume Guillaume Delaine. Si Laroche est vraiment en difficultés financières, ce que l’on peut comprendre, la direction doit licencier en bonne et due forme".
La direction de Laroche Industries réfute ces accusations et explique avoir simplement proposé aux salariés concernés de nouvelles affectations sans aucune obligation.