Le 29 décembre, de nombreux gilets jaunes ont manifesté malgré l’arrêté préfectoral interdisant les rassemblements. Suite à des échauffourées avec les forces de l'ordre, 17 personnes ont été interpellées et du mobilier urbain a été dégradé. Le maire d'Amiens a décidé de porter plainte.
L’acte VII des gilets jaunes a débuté dès le début de matinée au rond-point de Glisy, à l’est d’Amiens. Une dizaine de personnes qui s’apprêtaient à rejoindre le barrage filtrant ont été interpellées par les forces de l’ordre puis placées en garde à vue.
En début d’après-midi, les manifestants ont rejoint le centre-ville d’Amiens au niveau du boulevard de Beauvillé malgré un arrêté préfectoral interdisant les rassemblements dans la capitale picarde.
Selon notre équipe présente sur place, une vingtaine de fourgons de CRS attendaient les manifestants. Dès l’arrivée des gilets jaunes, la tension est montée d’un cran avec les forces de l’ordre. Gaz lacrymogènes et canons à eau d’un côté, jets de pierre de l’autre : les deux groupes se sont fait face dans une ambiance tendue.
Les forces de l’ordre sont ensuite parvenues à séparer les manifestants en deux groupes. Des bennes à ordure et des poubelles ont été déplacées et incendiées. Certains gilets jaunes ont pris la direction d’Amiens Nord. Des feux d’artifice ont été tirés en direction des CRS.
Tensions extrêmes à l'entrée du quartier Nord d'#Amiens #GiletsJaunes pic.twitter.com/kldp4RFQ4v
— kristofe80 (@kristofe80) 29 décembre 2018
Le trafic perturbé
A cause de l’interdiction de circuler sur le boulevard, de gros bouchons ont été occasionnés dans les rues adjacentes et notamment au niveau de la chaussée Saint-Pierre. Mêmes complications du côté des bus : les lignes Amétis ont été perturbées tout l’après-midi notamment dans les secteurs nord-est d’Amiens et du côté de Rivery. Deux bus ont d’ailleurs été dégradés avec des vitres brisées.
Pour des raisons de sécurité et compte tenu de l’évolution de la manifestation, la desserte d’Amiens Nord est suspendue. Merci de votre compréhension
— Ametis Info (@ametis_info) 29 décembre 2018
Une fin de journée sous haute tension
En fin d’après-midi, de nombreux manifestants sont remontés au niveau de la Citadelle et sur l’avenue De Gaulle. Petits à petits, les forces de l’ordre ont repoussés les gilets jaunes jusqu’aux quartiers nord. Vers 18h, certains manifestants ont mis le feu à du mobilier urbain et à des palettes. Selon nos confrères présents sur place, les CRS auraient chargé les gilets jaunes pour disperser la foule. Un canon à eau a été utilisé pour éteindre plusieurs feux de palettes au niveau de l'avenue de l'Europe. Les derniers manifestants présents avenue de l'Europe ont commencé à se disperser vers 18h30.
Scènes d'émeutes au quartier Nord d'#Amiens #GiletsJaunes pic.twitter.com/T5FkdBEuGm
— kristofe80 (@kristofe80) 29 décembre 2018
Dix-sept interpellations
Au total, dix-sept personnes ont été interpellées ce samedi, a précisé à l'AFP le parquet d'Amiens. Une dizaine de personnes ont été interpellées samedi matin lors de contrôles,
les autres l'étant dans l'après-midi à la fin de la manifestation dispersée par les CRS avec canons à eau et gaz lacrymogènes. Certaines sont poursuivies pour participation à un groupe en vue de commettre des violences ou des dégradations, d'autres pour outrages, violences envers des personnes dépositaires de l'autorité publique et port d'arme (bombes lacrymogènes). Quatre d'entre elles devaient sortir de garde à vue samedi soir, quatre autres être déférées au parquet dimanche matin en vue d'un placement sous contrôle judiciaire et les autres rester en garde à vue dimanche.
Des poursuites judiciaires
Interviewée par France 3 Picardie dimanche 30 décembre, Brigitte Fouré, le maire d'Amiens, a décidé d'entamer des poursuites judiciaires : "Je souhaite porter plainte par principe, parce que ce n'est pas normal de laisser le contribuable amiénois supporter des dégradations commises par des gens volontairement. Reste à savoir si les auteurs de ces dégradations seront identifiables". Selon l'élue, les réparations pourraient coûter plusieurs milliers d'euros : "Samedi dernier, les dégradations pouvaient se chiffrer à environ 5000 euros en dehors du temps de travail des agents. Là je pense que ce sera de même nature".