L'homme de 43 ans avait s'était pourvu contre son renvoi devant la cour d'assises pour enlèvement, séquestration, viol et meurtre, confirmé en avril par la cour d'appel d'Amiens.
La Cour de cassation a validé mercredi le renvoi devant les assises de Willy Bardon, soupçonné du meurtre et du viol d'Elodie Kulik dans la Somme en 2002, a-t-on appris auprès de son avocat, Patrice Spinosi.
Mis en examen et incarcéré en 2013, Willy Bardon est sorti de prison en avril 2014, sous surveillance électronique. Seul à être poursuivi dans cette affaire, il clame son innocence.
Alors âgée de 24 ans, Élodie Kulik, directrice d'une agence bancaire à Péronne (Somme), avait été violée puis étouffée en janvier 2002 et son corps avait été retrouvé en partie calciné dans un champ à Tertry, à une quinzaine de kilomètres de là.
Avant d'être tuée, la jeune femme avait eu le temps d'appeler avec son téléphone portable les pompiers qui avaient distingué, derrière la voix de la victime, au moins deux voix d'homme avec un fort accent picard.
Un préservatif et un mégot avaient été retrouvés près de son corps, permettant le relevé de deux empreintes ADN. Mais malgré plusieurs milliers d'expertises, les enquêteurs n'avaient à l'époque pas réussi à identifier de suspect.
Dix ans plus tard, en 2012, l'enquête avait connu un tournant avec l'identification par recoupement d'ADN d'un suspect, Grégory Wiart, mort dans un accident de voiture quelques mois après le meurtre. Willy Bardon était l'un de ses amis.
La voix de ce dernier a été reconnue sur l'enregistrement de l'appel d'Élodie Kulik aux pompiers par l'ancienne compagne de Grégory Wiart et par cinq des six hommes placés en garde à vue en même temps que lui en janvier 2013.
L'enquête avait été clôturée en février 2016 à l'issue de 14 ans d'investigations.
"Nous attendons désormais les débats sur le fond de l'affaire aux assises", a ajouté Me Spinosi, qui défendait Willy Bardon devant la Cour de cassation.