Agressions en série à Amiens : trois hommes condamnés à la prison ferme

Dans la soirée du 26 mars dernier à Amiens, trois hommes ont agressé au hasard une vingtaine de personnes, croisées dans la rue. "C'était gratuit", "on a déconné", ont-ils expliqué lors de leur comparution devant le tribunal ce vendredi 20 avril.

A Amiens, trois hommes d'une vingtaine d'années jugés en comparution immédiate ont été condamnés ce vendredi 20 avril à deux, quatre et six ans de prison pour avoir agressé, notamment avec un couteau et un tournevis, une vingtaine de personnes "au hasard" dans la rue.

Les faits se sont déroulés le 26 mars dernier. "L'équipée" commence en début de soirée avec une "altercation" entre l'un des prévenus et la famille de son ex-petite amie, puis "ça dégénère", raconte le président du tribunal, Benoît Delepoulle.



Les trois jeunes, en voiture, vont s'arrêter à plusieurs reprises agressant "au hasard" des passants : un livreur de pizza, des jeunes devant un bar, un conducteur d'une voiture...

Ou encore un SDF, qui recevra un coup de tournevis dans le crâne, et quatre personnes qui attendent un bus : "On a fait des 'fucks' en passant devant eux", relate l'un des prévenus. "C'était festif, on n'est pas des philosophes", poursuit son ami. Mais "on a eu des doigts d'honneur en retour, alors on a fait demi-tour", complète le troisième.

"Ils sont sortis de la voiture, ont couru vers nous et ils nous ont roués de coups", témoigne aux policiers l'une des victimes. Selon elle, l'un aurait lancé "tu as de la chance, d'habitude on égorge" ou encore "tu vas crever".


"C'est l'alcool"


Ces trois jeunes hommes de 20 et 21 ans, déjà condamnés pour violences, ont été interpellés en fin de soirée par la police.

"Pourquoi vous vous en êtes pris à des gens qui n'ont rien à voir avec vous ?", demande le président. "C'est l'alcool, on était énervés, on n'a pas réfléchi", répond l'un des prévenus. "Mais tous les gens alcoolisés ne font pas ça !", rétorque le président.

Poursuivis notamment pour "violences", "vols", et "menaces de mort", les trois prévenus ont regretté leurs gestes. "C'était gratuit", admet l'un d'eux. "On a déconné", dit un autre.

La procureure Anaïs Amezcua, qui a décrit un "déchaînement de violences gratuites" pour lesquelles "on n'a toujours pas d'explication", avait requis des peines de huit, six et cinq ans.

"Des peines terribles", avait estimé Me Messaouda Yahiaoui, l'avocate de l'un des prévenus dans sa plaidoirie. "La comparution immédiate, ça ne doit pas être de l'abatage pour ces jeunes des quartiers qui ont eu des déboires judiciaires", a-t-elle plaidé regrettant "l'absence de précisions" sur les faits et les personnalités.

Les prévenus ont dix jours pour faire appel.




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