Mouvement de panique parmi les élèves et les personnels de l'école Les Violettes à Amiens. En cause, des tirs de chasseurs à proximité. Plus de peur que de mal. Pour la Fédération de chasse et la préfecture de la Somme, la réglementation a été respectée.
Des coups de feu tirés par des chasseurs ont été entendus aux abords de l'école Les Violettes ce mardi 18 octobre à l'heure de la récréation matinale, provoquant un élan de panique au sein de l'établissement.
"L'équipe éducative a été très réactive, explique le porte-parole de l'Académie d'Amiens. Le protocole de mise en sûreté a été immédiatement appliqué."
Elèves et personnels "se sont mis à l'abri dans l'école" et la police s'est rendue sur place.
Plus de peur que de mal, personne n'a été blessé puisque les chasseurs tiraient dos à cette école située en bordure de plaine.
"Une surréaction de la part des responsables de l'école"
Pour Jean-Luc Couvillers de la Fédération Départementale des Chasseurs de la Somme, cette affaire est un "non-événement". Il ne s'est "rien passé de particulier et il y a eu, de toute façon, une surréaction de la part des responsables de l'école".
Effectivement, il y avait des chasseurs en "action de chasse", mais plusieurs paramètres sont à prendre en compte : l'école se trouve en bordure de plaine et même si "les chasseurs étaient à proximité, ils ont commencé l'action de chasse dos à l'école avec l'idée de s'en éloigner".
Il y a eu des coups de fusil mais ce n'était pas aux abords de l'école mas ça résonne un peu. Il n'y a pas eu de plomb tombé dans l'école ni de tirs en direction de l'école.
Fédération départementale des chasseurs de la Somme
La réglementation permet en effet d'être à proximité d'habitations, mais les chasseurs doivent avoir les bâtiments dans leur dos, "et c'est ce qui s'est passé : ils ont commencé dos à l'établissement pour faire sortir les animaux à l'opposé de l'école".
Parmi les hypothèses mises en avant pour expliquer la panique, la peur de voir "des hommes avec des tenues oranges qui servent à se rendre visible". Ou encore le fait que les élèves participaient à un cross inter-écoles à l'extérieur. "S'ils avaient été à l'intérieur, ils auraient peut-être entendu moins de bruit", suppose la fédération. Enfin, le fait "de voir des fusils" a peut-être participé à la panique.
On aurait peut-être dû communiquer et l'expliquer en amont aux responsables de l'école vu qu'on chasse ici deux fois par an. On va appeler le directeur, essayer de le rencontrer et discuter de ça. La chasse est très réglementée et les chasseurs très respectueux.
Fédération départementale des chasseurs de la Somme
"Il n'y avait pas d'illégalité", confirme la Préfecture de la Somme
Du côté de la Préfecture, on relativise également : "ça a créé la polémique là où il n'y avait pas à s'inquiéter. Les services de police ont été alertés par le signalement du directeur de l'école, ils se sont rendus sur place".
Le rôle de la préfecture consiste à demander l'intervention des forces de l'ordre pour "s'assurer que rien de grave ne s'est passé". Et c'est le cas, aucun enfant n'a été blessé car les chasseurs ne tiraient pas en direction de l'école.
Les services préfectoraux ajoutent qu'il n'y a pas "de règle systématique et obligatoire à imposer une distance". Au final, "il n'y avait pas d'illégalité, ils ont commencé dos aux habitations pour rabattre le bétail vers les zones où il n'y en avait pas", conclut la Préfecture.
