Les chasseurs de la Somme comptent la nourriture des sangliers pour déterminer la population future et évaluer une éventuelle indemnisation

La fédération de chasse de la Somme compte chaque année des graines et fruits dans les forêts du département pour évaluer la future population de sangliers et mieux réguler l’espèce. L’enjeu financier est très important car c’est elle qui indemnise les agriculteurs en cas de dégâts.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

En ce début d’automne, les arbres sont en fruits.

Un groupe de chasseurs de la Fédération de la Somme en profite pour inspecter le sol de la forêt, à la recherche de glands. Dans une forêt du Vimeux, proche de Gamaches, ils se repèrent sur un sentier qu’ils empruntent régulièrement.

Après avoir identifié les arbres, ils déposent au sol trois cerceaux dans lesquelles ils collectent les graines de chêne.

"On a matérialisé un mètre carré avec chaque cercle et on récupère les glands qui sont tombés à l’intérieur", explique Claude Bouteiller, technicien de la fédération des chasseurs de la Somme.

Évaluer la population annuelle des sangliers

Si chaque année depuis dix ans, au même endroit, sous les mêmes arbres, les chasseurs se mettent en quête de graines de chênes et de hêtres, c’est que cette nourriture est très prisée des sangliers.

Ce jour-là, le nombre de graines comptées est important. "C’est un bon signe pour le sanglier parce qu’il va avoir une nourriture assez abondante en milieu boisé, ce qui lui évitera peut-être de sortir en plaine et d’occasionner des dégâts toujours très préjudiciables, notamment à l’activité agricole", détaille Claude Bouteiller.

Les années "pauvres", lorsque la fructification des arbres forestiers est faible, les sangliers se retrouvent dans les champs. Ils grattent le sol à la recherche de vers de terre et de graines plantées par les agriculteurs.

Nous avons tout intérêt à maîtriser les populations de sangliers

Hubert Seré, porte-parole de la Fédération des chasseurs de la Somme.

Les conséquences sont importantes sur les exploitations avec de nombreux trous laissés sur leur passage. "Nous avons tout intérêt à maîtriser les populations de sangliers pour garder des relations excellentes avec le monde agricole et aussi pour connaître la nature des prélèvements que nous devrons doser en fonction des populations de sangliers", estime Hubert Séré, le porte-parole de la Fédération des chasseurs de la Somme.

Des indemnisations importantes pour les Fédérations de chasse

Si la fédération prend autant de précautions avant de déterminer le nombre de bêtes à prélever, c’est qu’elle devra indemniser les agriculteurs en cas de dégâts sur les exploitations. Le budget alloué chaque année par la fédération de la Somme aux dégradations des grands gibiers représente 800 000 euros, dont près de 350 000 euros sont versés aux exploitants agricoles et la même somme sert à financer des mesures de prévention.

Dans les départements voisins, ce chiffre est même plus important. 886 000 euros d’indemnités ont été versés par la fédération de l’Aisne pour 773 hectares détruits.

Quant à l’Oise, le montant de l’indemnité grimpe à 1,12 million d’euros.

La responsabilité des dégradations n’a pas toujours été confiée aux chasseurs. Avant 1968, les agriculteurs bénéficiaient du droit d’affût du grand gibier sur leurs terres. Cela leur permettait de réguler à tir tout grand animal commettant des dégâts sur ses cultures. Dans le contexte de l’époque, beaucoup de chasseurs étaient favorables à la suppression de ce droit, afin de permettre le développement des populations.

Si cette année-là ce droit a bien été supprimé, les fédérations de chasseurs ont en contrepartie été chargées de réguler les populations de sangliers et de cervidés et d’assumer seules le coût intégral des dégâts agricoles.

L’explosion des indemnisations à verser par les Fédérations de chasse devient très difficile pour certaines, intenable pour d’autres, d’après la fédération nationale. Une proposition de réforme du régime par la prise en charge des dégâts des cultures par l’État a été déposée à l’Assemblée nationale en mai 2022.

Pour l’heure, dans la Somme, où la population de sangliers semble stable, les premiers prélèvements sont plutôt rassurants. D’autres doivent encore être effectués dans sept autres massifs forestiers.

Ces opérations sont organisées par la fédération de chasse, la chambre d’agriculture et les forestiers. Après un calcul global de ces relevés et une comparaison avec les années précédentes, les chasseurs pourront définir les actions à mener dans le département.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information