À l'instar de nombreux élus socialistes, le sénateur de la Somme Rémi Cardon a fait le déplacement jusqu'à Saint-Brévin (Loire-Atlantique) ce 24 mai pour soutenir le maire démissionnaire, victime d'un attentat à son domicile en mars. "La question de la violence contre les élus doit rassembler tous les républicains," estime le Samarien.
Une manifestation se tenait ce 24 mai à Saint-Brévin (Loire-Atlantique) en soutien au maire démissionaire, devenu le symbole des violences perpétrées à l'encontre des élus locaux. Ne désirant initialement pas s'exprimer, Yannick Morez, victime d'un attentat à son domicile le 22 mars 2023, a finalement pris la parole peu avant 18 heures.
"Merci de votre présence, je ne m'attendais pas à autant de monde pour me soutenir, a commencé l'ex-élu divers droite. Lorsque j'ai été pris dans ce tourbillon, je me suis aperçu que les agressions d'élus était un sujet d'ampleur nationale. Donc j'ai décidé d'aller jusqu'au bout et lorsque le Sénat m'a proposé de témoigner en commission des lois, j'ai accepté et j'ai tout dit," a poursuivi le premier édile devant un parterre de 3 000 personnes.
Parmi les spectateurs et soutiens se trouvaient nombre d'élus de toute la France et notamment Rémi Cardon, sénateur (PS) de la Somme et benjamin du palais du Luxembourg. Il explique les raisons de sa venue en pays de Retz.
Qu'avez-vous pensé du discours de Yannick Morez ?
Rémi Cardon : On a entendu un maire assez ému de voir autant de personnes devant lui à le soutenir. Il a bien souligné que ce qui lui était arrivé n'était pas qu'un simple fait divers local, mais bien un phénomène à la proportion nationale. Il a rappelé que les violences contre les élus sont inacceptables dans la République française. On l'a senti très ému et très déterminé pour lutter contre ces violences.
Et puis il a eu un message de bienveillance envers les élus, qu'il ne faut pas se laisser intimider. Si les faits [l'incendie de son domicile et de sa voiture, ndlr] sont corrélés avec l'installation du centre d'aide aux demandeurs d'asile, alors tout est totalement injuste car il n'a fait que respecter la loi. Or, respecter la loi c'est le miminum en république. Et c'est le mieux à faire par les temps qui courent.
Comment avez-vous appris que le maire souhaitait finalement prendre la parole ?
Rémi Cardon : Le but du jeu était surtout de laisser faire l'organisation locale [Rémi Cardon est venu à Saint-Brévin en navette avec d'autres élus socialistes suite à l'appel national de la maire (PS) de Nantes Johanna Rolland, ndlr]. Pendant la manifestation, on a reçu un message nous indiquant que les soutiens du maire pouvait se rendre devant la mairie et que M. Morez allait s'exprimer. Ça s'est fait sans surprise, vraiment naturellement.
En tant qu'élu picard, pourquoi était-il important d'être présent à cette manifestation ?
Rémi Cardon : C'était important pour moi oui, surtout au moment où le gouvernement et la droite propulsent sur le devant de la scène des propositions de loi sur l'immigration, alors qu'il existe déjà un arsenal législatif sur le sujet. Je trouve d'ailleurs lamentable que les élus Renaissance ou de droite ne soient pas présents en nombre pour dénoncer l'agression de ce maire. On était là pour rassembler tous les républicains, ils se devaient d'être présents.