Un cas confirmé de coronavirus à la prison d'Amiens : "On va vers une hécatombe" selon des surveillants

L'un des 10 cas confirmés de coronavirus dans les prisons françaises est à Amiens. Transféré au CHU, l'homme serait en réanimation dans un état grave. Les syndicats craignent une "hécatombe".

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Un détenu de la maison d'arrêt d'Amiens, âgé de 57 ans, a été testé positif au Covid-19. Son fils n'a appris la nouvelle que mercredi. "Je l'ai eu au téléphone mercredi de la semaine dernière. Il toussait, il avait mal à la gorge. On entendait à peine sa voix. Il disait déjà qu'il était malade, mais c'est compliqué de voir un médecin en prison" explique-t-il à France Bleu Picardie.

L'administration pénitentiaire confirme son transfert. L'homme partageait sa cellule avec un autre détenu qui a été immédiatement placé en isolement. Testé négatif au coronavirus, il reste à l'écart par mesure de précaution. 
 

Tout l'inverse du confinement

"Je ne vais pas y aller par 4 chemins. La situation est catastrophique, alerte Joris Ledoux, secrétaire régional adjoint du syndicat de surveillants UFAP-UNSA. On va vers une hécatombe pour le personnel mais aussi pour leurs familles". Seuls les surveillants entrés en contact avec les 2 détenus, ont eu un masque fourni par l'administration pénitentiaire. 

Une mesure insuffisante selon le syndicaliste, qui réclame plus de moyens. "C'est un mensonge de dire que le port du masque n'est pas nécessaire. On craint qu'il n'y ait d'autres cas avérés. À l'extérieur, on est en confinement total et à l'intérieur, c'est tout l'inverse. Les détenus se réunissent sur des coursives et en promenade, des fois, ils sont plus d'une soixantaine, en contact avec le personnel de surveillance".

De son côté, la direction pénitentiaire déclare avoir pris toutes les dispositions dès la première étape de l'épidémie en communiquant aux personnes détenues, les consignes à respecter et en rappelant les gestes barrières conseillés par le gouvernement.
"Comment voulez-vous qu'on garde la distance d'un mètre, souligne Joris ledoux, il faut bien faire des fouilles de palpation. Nous n'avons aucun moyen de confinement".

Jointe par téléphone, la direction précise : "En cas de suspicion de Covid-19 ou d'exposition au Covid-19, les personnes détenues sont signalées à l'unité sanitaire et un confinement sanitaire est réalisé, à l'écart du reste de la population pénale. L'encellulement individuel est préconisé. Les mesures complémentaires sont appréciées au regard des circonstances locales". 
 

"Qu'on nous mette les moyens"

Les Hauts-de-France compteraient plus d'une dizaine de cas de coronavirus avérés dans les prisons, selon le syndicat des surveillants. Au moins 50 personnes manqueraient à l'appel parmi le personnel. En cause, des arrêts-maladie ou des absences pour faire l'école aux enfants. 

À cela s'ajoute l'annonce ce jeudi 26 mars  du décès d'un surveillant d'une prison d'Orléans, qui était en arrêt maladie depuis une semaine pour "état fiévreux". En Picardie, Joris Ledoux craint que les cas ne se multiplient et que la tension monte dans les centres pénitentiaires.

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