40 doses de vaccin sont arrivées à la maison d’arrêt de Dunkerque à destination du personnel pénitentiaire. Mais l’ARS n’a pas encore donné son feu vert pour lancer la vaccination.
Voilà maintenant plusieurs semaines que le personnel pénitentiaire réclame d’être considéré comme une profession prioritaire à la vaccination. Pour le moment, seules les personnes de plus de 55 ans sont prioritaires.
Pourtant, la maison d’arrêt de Dunkerque a réussi à se procurer 40 doses de vaccin Pfizer-BioNtech pour son personnel. 40 doses qui sont actuellement inutilisables… L’Agence Régionale de Santé (ARS) a refusé de donner son feu vert à la vaccination du personnel.
Une situation que la CGT de la maison d’arrêt de Dunkerque dénonce. "De qui se moque-t-on ?, clame l’organisation syndicale. Il ne faut pas oublier que cet établissement est composé de dortoirs, ce qui multiplie par deux ou trois le risque de contamination", rajoute la CGT dans son communiqué.
Des agents en première ligne
Le personnel pénitentiaire considère être particulièrement vulnérable. Mercredi 28 avril, un agent du centre pénitentiaire d’Orléans est décédé après avoir été contaminé par le Covid-19. Un cluster a également été détecté à la maison d’arrêt d’Amiens, où pas moins de dix personnes ont été testées positives ces deux dernières semaines.
"On a tous peur de ramener le virus à la maison. On aimerait être prioritaires pour recevoir le vaccin", réclame Frédéric Lefèvre, secrétaire local Force Ouvrière à la maison d'arrêt d’Amiens.
Ici, quatre agents et trois détenus sont toujours positifs, confirme une source proche de l’administration pénitentiaire.
"Aucune doses sortie des stocks", selon l'ARS
De son côté l'ARS se défend "L’ARS a rappelé à l’établissement en question les critères d’éligibilité à la vaccination, communs à toute la France et déterminés dans la stratégie vaccinale, à savoir que la vaccination est actuellement accessible aux 55-60 ans avec AstraZeneca et Janssen et aux 60 ans et plus avec tous les vaccins. L'ARS n'a donc pas à donner ou non son feu vert.".
Par ailleurs l'ARS tient à préciser que contrairement à ce qui a pu être annoncé, "aucune dose n’a été sortie des stocks".