Crise à l'hôpital Pinel d'Amiens : expulsés de l'ARS, les salariés campent devant l'hôpital

C'est leur troisième nuit dehors.

L'information est passée inaperçue alors que le Tour de France faisait étape à Amiens, samedi 14 juillet. Une dizaine de salariés de l'hôpital Pinel, en lutte depuis plusieurs semaines pour obtenir une table ronde et de meilleures conditions de travail, étaient délogés de l'ARS, Agence régionale de santé, qu'ils occupaient depuis deux jours. 
 
Qu'à cela ne tienne, les salariés ont décidé de s'installer devant l'établissement psychiatrique avec leurs tentes. Ce mardi, ils ont passé trois nuits dehors. Le collectif des soignants de Pinel ont été rejoints par leurs collègues du Havres et du Rouvray. 
 
Les grévistes réclament une table ronde avec tous les acteurs du dossier : Agence Régionale de Santé, direction de l'hôpital, salariés, médecins, et familles de patients pour pouvoir confronter tous les points de vie. L'ARS a bien proposé un rendez-vous ce mercredi, mais uniquement aux salariés, chose jugée insuffisante pour l'intersyndicale. 

"Le problème, c'est que chaque acteur est reçu individuellement, et qu'on dit noir à l'un, gris à l'autre, et blanc au troisième. On veut des réponses claires", affirme Chrystelle Lerclerc, délégué syndicale CGT et infirmière depuis 22 ans, rappelant que "la situation est catastrophique. Nous sommes en manque d'effectifs, les chambres sont en suroccupation, le personnel est à bout."
 
Mardi, le directeur Elio Melis a donné une conférence de presse où il annonce entre autres choses l'embauche de 10 personnes. Une information que la représentante syndicale tient à nuancer : "ce qu'il ne dit pas, c'est que 12 postes ont été supprimés et qu'il y a eu des rajouts de patients dans des services déjà préoccupés." 

Le reproche des salariés à la direction est de faire passer les préoccupations financières avant l'humain. L'Agence régionale de santé, qui tente de désamorcer le conflit, affirme que l'établissement Philipe Pinel bénéficie d'un soutien financier constant, avec 7 millions d'euros attribués depuis 2011.
 
L'ARS précise également que l'établissement est accompagné depuis le mois d'avril par la fédération régionale de recherche en santé mentale pour la mise en place de son nouveau projet médical. De nouveaux moyens financiers devraient être alloués pour faciliter la mise en oeuvre de projets en cours. 

Les syndicats réclament l'effacement de la dette de l'hôpital  12 millions cumulés, mais aussi la création de 60 postes équivalents temps plein pour 2018. Ces postes leur permettraient d'améliorer leur condition de travail. Ils correspondraient à 4 agents soignants le matin, 4 l'après-midi et 2 la nuit.
 
Actuellement, ils ne sont que 2 à assurer les soins le matin, 2 l'après midi et 1 la nuit. Un effectif insuffisant qui expliquerait le climat de tensions.
 
Une réunion organisée par l'ARS est prévue mercredi 18 juillet pour faire le point sur les financements attribués à l'hôpital Philippe Pinel et détailler les grandes lignes de son projet médical. 
 

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