Manifestation des Gilets jaunes à Amiens : la marche pacifique éclipsée par un second rassemblement violent

Samedi 22 décembre, 250 Gilets jaunes ont pris part à une marche pacifique dans le centre-ville d'Amiens avec l'autorisation de la préfecture. Mais un second rassemblement organisé en marge a entraîné des dégradations et des affrontements avec la police. 25 personnes ont été interpellées.

►Article mis à jour le 23/12/2018 à 9 heures

"On n'est plus qu'une grosse vingtaine aujourd'hui. La majorité des autres sont partis pour Amiens," confie Guillaume, Gilet jaune mobilisé à Abbeville depuis la mi-novembre. Pour le 6e samedi consécutif de manifestation ce 22 décembre, nombre de ses camarades, habitués à distribuer avec lui des tracts aux automobilistes sur le rond-point de l'Oiseau, ont décidé de rejoindre la marche prévue à la ville-préfecture de la Somme, prévue à 14 heures.

Le cortège est parti de l'esplanade de la gare d'Amiens et a descendu le boulevard Alsace-Lorraine jusqu'à la Somme, pour ensuite longer la rivière et gagner la rue Vanmarck et la place Vogel. Arrivés à la maison de la Culture par le boulevard du Général-Leclerc, le cortège a marqué une pause de quelques minutes, avant de rejoindre la gare par le mail Albert-Ier et le boulevard de Belfort. Pour la première fois, les Gilets jaunes manifestent avec l'autorisation préfectorale.

 


Un second mouvement prend forme

Mais le défilé, alors pacifique, s'étiole au fur et à mesure de sa progression. Il apparaît que plusieurs groupes partent rejoindre un second mouvement, qui s'est donné rendez-vous devant le parc de la Hotoie. Arrivée à la gare, son point de chute, la marche pacifique ne compte plus que 250 personnes.

 

Le second cortège compte, lui, environ 270 personnes, selon la préfecture. Parti du parc, il rejoint la gare par le boulevard des Fédérés et Carnot, en bloquant un temps la circulation sur l'esplanade Édouard-Branly. Les forces de l'ordre sont alors en place dans les rues adjacentes afin d'empêcher l'accès des manifestants au centre-ville.

Le réseau de transports en commun Ametis suspend alors son service dans le centre-ville pour l'après-midi.

 

 

La seconde manifestation vire à l'affrontement

Peu avant 16 heures, la seconde manifestation arrive à la gare et la situation se tend, au point de voir valser les premières grenades lacrymogènes. Positionnés près de la grande roue pour protéger le marché de Noël, les CRS font reculer les manifestants sur le boulevard d'Alsace-Lorraine. Les palissades du terre-plein central sont arrachés par certains Gilets jaunes et déposés sur le boulevard. Sur l'esplanade Édouard-Branly, les CRS chargent pour évacuer le carrefour (voir ci-dessous).

 

À 16h30, les affrontements se concentrent sur le port d'Armont et la place du Don, dans le quartier Saint-Leu. Plusieurs poubelles sont incendiées à cet endroit, et les conteneurs à verre systématiquement renversés sur la voie.

À 17h15, la situation revient à la normale place du Don, au sud du centre-ville. Au nord, certains manifestants déterminés continuent les combats rue Saint-Honoré. Les CRS procèdent alors à une quinzaine d'interpellations.

 


À 18 heures, la police indique que les affrontements sont terminés.
 

Des heurts dans la matinée à Glisy

Tôt dans la matinée, les pompiers sont intervenus pour éteindre des feux de palettes sur deux ronds-points à Glisy (Somme). Les CRS ont dû intervenir, notamment en employant des gaz lacrymogènes, pour disperser les manifestants. Selon les forces de l'ordre, le mouvement réprimé le matin à Glisy a nourri les rangs de la manifestation violente de l'après-midi à Amiens.

25 personnes ont été interpellées au cours de la journée : une à Glisy, une quinzaine rue Saint-Honoré à Amiens et une dizaine à Saint-Leu. 22 personnes seraient, le 23 décembre, encore en garde à vue.
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