Les syndicats de Goodyear Dunlop à Amiens ont participé jeudi 22 octobre à une troisième réunion avec la direction du site. Cette dernière place le 4x8 en solution pour sauvegarder des emplois en cette période de crise économique alimentée par la Covid-19.
On ne sait plus qui est à l’origine du poncif utilisé à tout va attestant que l’histoire se répète, mais on ne peut pas ignorer qu’il qualifie plutôt justement la situation dans laquelle est engluée Goodyear Amiens depuis des années. Cette fois, ce sont les salariés de Goodyear Dunlop qui après s’être sortis de l’organisation de travail en 4x8 deux ans auparavant, voient l’option de nouveau tendue par la direction.
Car, l’épidémie de coronavirus a fortement impacté la production de l’entreprise dont les prévisions sont en chute de 35%. Concrètement, les 800 salariés sont à l’heure d’aujourd’hui répartis en 5 équipes : une du matin, une de l'après-midi, une de nuit, deux en repos et et elles changent de créneau tous les 2 jours. La direction propose de passer à 4 équipes, ce qui reviendra à réduire de moitié le repos.Je pense que de belles choses ont été faites, mais on aurait pu développer plus largement des pneus 18, 19, 20 pouces depuis des années pour ne pas arriver à cette situation-là. C’est regrettable d'avoir attendu si longtemps et aujourd'hui on nous dit de revenir aux 4x8 pour ré-avoir des investissements.
60 postes d’intérimaires menacés
Une possibilité qui partage les salariés. Quand certains pointent que cela "joue beaucoup sur la vie de famille" ou encore qu’il "faut arrêter de tout faire peser sur les ouvriers" et "investir plus dans l’usine pour qu’elle ait vraiment un avenir", d’autres appuient qu’ils "préfèrent travailler que d’être au chômage". Il y a 12 ans, les Goodyear et Dunlop avaient lutté contre la même proposition de passer aux 4x8. Un accord avait fini par être signé, mais cette fois, les salariés semblent globalement résignés à reproduire le sacrifice.En réunion jeudi matin, les cinq syndicats ont posé leurs conditions : maintien des 35 heures, de divers acquis sociaux et de l'emploi. Au total, 60 postes d'intérimaires sont menacés.
Le processus de négociation étant en cours, la direction ne souhaite pas s’exprimer pour le moment. Une quatrième réunion est programmée lundi 2 novembre, avec un directeur européen en visioconférence afin de trouver un compromis entre la pérennité de l'activité et le bien-être des salariés.