Harcèlement sur internet : les antivax qui avaient harcelé un médecin du CHU d'Amiens condamnés

En 2021, le médecin réanimateur du CHU d'Amiens Michel Slama était victime d'un raid numérique en réaction à une vidéo dans laquelle il incitait à la vaccination. 11 personnes ont été condamnées à des peines de prison avec sursis et des amendes, mercredi 20 décembre.

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En juillet 2021, le Dr Michel Slama, chef adjoint du service de réanimation du CHU d'Amiens, postait une vidéo sur son compte Facebook pour inciter le grand public à se faire vacciner contre la COVID-19. 

Cela provoquait alors une déferlante de commentaires injurieux, dont certains l'accusant de "collaborer avec un système nazi".

"C'est quand même des mots extrêmement forts et extrêmement choquants, déclarait-il alors sur le plateau de France 3 Picardie. Surtout que (...) j'essayais de mettre sur les réseaux des vidéos pour expliquer ce qu'il se passait en réanimation."

Un groupe complotiste actif dans toute la France 

Le "raid" de commentaires haineux provient d'un groupuscule complotiste antivaccin, V_V, originaire d'Italie, mais comptant plusieurs centaines de membres en France. Michel Slama porte plainte et l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, une unité de la gendarmerie spécialisée dans les crimes de haine, se charge de l'enquête.

Le Dr Slama n'est pas le seul visé par les raids de ce groupe en ligne : Isabelle Rauch, députée Renaissance de Moselle et Nicole Bonnefoy, sénatrice PS de Charente, font aussi partie des victimes. Les commentaires haineux entraineront 10 jours d'incapacité totale de travail (ITT) pour Isabelle Rauch. 

Coup de filet et procès

Le 18 janvier 2022, huit personnes, six hommes et deux femmes, sont interpellés dans plusieurs départements. Ce sont au final onze personne qui sont jugées pour harcèlement aggravé dans le procès ouvert le 2 octobre 2023 à Paris.

À l'issue des audiences, le 9 octobre, le parquet requiert quatre mois de prison avec sursis et un stage citoyen pour les prévenus ayant participé à un seul "raid". Pour un couple ayant participé à deux "raids", le procureur demandait huit mois de prison avec sursis et 1 000 € d'amende. Enfin, pour le seul accusé à avoir un casier judiciaire, quatre mois de prison ferme sont demandés. 

Des condamnations à des amendes et prison avec sursis

D'après les informations de France Bleu Picardie, le jugement prononcé mercredi 20 décembre par le tribunal correctionnel de Paris est proche des réquisitions initiales : les prévenus écopent de peine de quatre mois à six mois de prison avec sursis. Dix d'entre eux doivent aussi payer 500€ d'amende. Le onzième, contre qui la prison ferme avait été demandé, est condamné à 120 jours-amende : il doit payer 1 800 € à raison de 15 € par jours et peut être incarcéré s'il ne s'en acquitte pas. 

Contacté par l'intermédiaire du CHU d'Amiens, le Dr Michel Slama n'a pas souhaité réagir à ce jugement. 

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