Dans le cadre du budget participatif de la ville d'Amiens, un habitant propose un projet visant à favoriser le développement de l'écureuil roux, une espèce emblématique, mais de plus en plus menacée par la réduction de ses habitats.
Originaire des Flandres françaises, Louis Patoor a croisé son premier écureuil sur le tard. Séduit par le petit rongeur, il confie : "si j'avais le plaisir d'en voir plus que deux par an, je serais content !". C'est ainsi que cet habitant d'Amiens a proposé, dans le cadre du budget participatif de la ville, un projet visant à favoriser le développement de l'écureuil roux. "L'idée, c'est de favoriser l'habitat pour que l'écureuil puisse se reproduire, précise-t-il. Communiquer, faire reconnaître à la population qu'il y a des espèces nuisibles à l'écureuil, comme le laurier du Caucase par exemple. Il a la particularité d'avoir des baies toxiques pour les écureuils".
Des scientifiques en soutien au projet
Pour faire aboutir son projet Louis Patoor s'est mis en relation avec des structures spécialisées (UPJV, Picardie Nature, Eco Cité, associations diverses ...). "Mon idée seule ne peut pas vivre, il faut faire avec des scientifiques alors, j'en ai parlé avec Patrick Thiéry, le responsable de l'association Picardie Nature."
"L'idée est excellente", reconnait Patrick Thiéry qui y voit un moyen de reconnecter les Amiénois avec la faune locale. "C'est une entrée vers la nature avec une espèce qui est simple à observer, mais on a besoin d'avoir un état des lieux et nous, nous avons une base de données pour cela. Le Clic/Nat. Une cartographie de sa présence, c'est le point de départ lorsqu’on veut protéger une espèce. Et l’élément supplémentaire, c'est de faire une analyse pour donner des conseils sur les plantations. Ça peut être du nourrissage à la mangeoire en mettant des noix par exemple."
Créer un réseau de plantations
Cette initiative vise à planter des arbres refuges et nourriciers dans plusieurs espaces verts de la ville, ainsi qu'à installer des nids et des passerelles facilitant la mobilité des écureuils dans leur environnement. "On va voir aussi avec le jardin des plantes si on peut mettre des arbres nourriciers comme les noisetiers dans les parcs où on aura identifié la présence de l’écureuil. Et si jamais on a des noyaux de population à certains endroits, on verra à ce moment-là avec Hubert Desmarest, comment dans son programme de plantation et de gestion des parcs, il peut planter en supplément soit quelques conifères, soit des noisetiers. Il y a des variétés très productives qui vont servir d'alimentation aux écureuils. On passe donc dans un deuxième versant où le budget participatif permettrait d'acquérir des arbres et de les planter à certains endroits."
Sensibiliser les habitants à la faune urbaine
Outre les plantations, le projet inclut des installations pédagogiques telles que des mangeoires et des passerelles, permettant aux habitants d'observer les écureuils dans leur habitat. "Les gens vont comprendre ce qu’est un réservoir de biodiversité, souligne Patrick Thiéry, c’est ce qu’on appelle une trame verte, une continuité écologique et tout ça, c’est la pédagogie citoyenne."
"Je trouve que l'écureuil fait l'unanimité", conclut Louis Patoor. Si son projet est financé, il espère que cette initiative sera un premier pas vers la création d'un réseau d'espaces verts propices à la biodiversité, où l'écureuil roux et d'autres espèces pourraient s'épanouir dans un cadre sécurisé.
Pour en savoir plus ou pour voter en faveur de ce projet dans le budget participatif, rendez-vous sur le site de la ville d'Amiens.