Eugénie Adam, psychologue clinicienne, nous éclaire dans l'émission Hauts féminin sur la dépression post partum. Comment faire la différence avec le baby blues ou encore comment la reconnaître et l'accompagner.
La naissance d’un enfant est source de nombreuses émotions intenses : amour, joie, enthousiasme, frustration et nervosité, entre autres. Dans les semaines et les mois qui suivent l’accouchement, il est normal de passer par des hauts et des bas étant donné les énormes bouleversements physiques et émotionnels associés à la naissance et aux soins d’un bébé. Cependant, pour de nombreux parents, la dépression et l’anxiété peuvent ternir la joie qui accompagne l’arrivée d’un nouveau membre de la famille.
À ne pas confondre avec le baby blues
Le baby blues, lui, serait lié à la chute hormonale dans les deux semaines qui suivent l'accouchement. Il induit beaucoup de symptômes comme l'irritabilité, la fluctuation de l'humeur, les troubles du sommeil, l'anxiété ou des troubles de la concentration. Avec le soutien de membres de la famille, de proches et d’amis, ces émotions s’estompent généralement en deux semaines environ sans qu’un traitement soit nécessaire.
La dépression post-partum elle, survient chez les femmes après la naissance d'un nouveau-né. Elle débute durant les 4 premières semaines et dure au moins 6 mois après la naissance d'un enfant, voire un an. Les troubles sont ceux du baby blues et cumulés avec ceux d'une dépression. Se rajoute donc des idées noires, un retrait social, des douleurs somatiques, parfois des troubles de l'alimentation. Ils peuvent persister jusqu'aux deux ans de l'enfant, si la dépression n'est pas prise en charge.
On n'ose pas en parler, il y a tellement une grosse pression sociale que c'est un sujet tabou.
Eugénie Adam, psychologue clinicienneHauts féminin
Comment et pourquoi prévenir la dépression post-partum
Une femme fait en moyenne 2 enfants dans sa vie. Ce moment est donc assez rare et extraordinaire pour que l'on accepte que notre vie et celle de notre entourage soit impactée. Idéalement, pour la prévenir, la mère et son environnement doivent être informés des symptômes qu'induit une naissance. Les modifications corporelles devraient être accompagnées avec respect et bienveillance. Il est tout à fait normal que le corps change.
La pression autour d'un retour à son corps d'avant peut être vécue avec beaucoup de violence et générer une perte d'estime de soi.
Eugénie Adam, psychologue clinicienneHauts féminin
La place du partenaire est fondamentale, c'est lui que va permettre à la mère de se consacrer à son bébé. La famille et les amis sont également très importants, dans l'idéal, ils peuvent soutenir les nouveaux parents sans s'imposer ni faire intrusion.
Comme toute déprime, la dépression post-partum peut concerner n'importe qui, si le grand bouleversement que produit la naissance est un élément déclencheur, il faut savoir qu'il y a souvent des failles antérieures. Pour se poser les bonnes questions et repérer les signes évocateurs de dépression, le questionnaire en ligne du site 1000-premiers-jours.fr permet de faire le point en quelques minutes.
Le meilleur remède contre une dépression est avant tout de prendre soin de soi tant physiquement que psychiquement.
Retrouvez l'intégralité de l'émission Hauts féminin sur le post-partum avec Eugénie Adam, psychologue clinicienne ci-dessus.