La forêt comestible d'Amiens lance un appel aux bénévoles pour reconstruire la cabane incendiée de l'Île Sainte-Aragone

L'emblème de la forêt comestible de l'association amiénoise "De la graine à l'assiette" va renaître de ses cendres. Après l'incendie de sa cabane en mai dernier, elle lance un vaste projet de reconstruction et cherche des bénévoles dans tous les domaines: professionnels du bois, cuisiniers, gestionnaires en logistique. Les débutants sont les bienvenus !

En mai dernier, les bénévoles de l'association amiénoise De la graine à l'assiette découvrent la cabane de leur forêt comestible détruite à cause d'un incendie. Un abri de 20m² et quatre arbres partis en fumée sur ce terrain situé sur l'Île de Sainte-Aragone, à Amiens.

L'hypothèse de l'incendie criminel ne fait aucun doute. "Beaucoup de palettes disposées à des endroits différents ont été enlevées puis rassemblées vers la cabane, relate Laure Nicolas, la présidente de l'association. Ça fumait encore le lendemain matin."

Deux mois sont passées. L'association est désormais déterminée à reconstruire la cabane "grâce à la proposition du collectif Les Faiseux de copeaux" et à celle de plusieurs charpentiers qui leur ont exprimé leur soutien.

À la recherche de bénévoles

Pour permettre la tenue du chantier, l'association cherche "des professionnels de la charpente à la main, du travail du bois et des débuts en construction de bois", détaille la présidente qui précise qu'il en faudrait "une trentaine au moins".

Mais ce n'est pas tout : "on cherche des fournisseurs, des agriculteurs, du hors calibre, des gens pour aider à préparer des repas". Il faudra aussi des personnes pour gérer la logistique. "On appelle à la solidarité pour le matériel, poursuit-elle. On n'a pas de groupe électrogène, il nous faut une grande cuve, un camion pour transporter des gravats..."

L'inscription se fait en ligne en fonction des domaines de compétence de chacun. Professionnels du bois ou débutants, hébergeurs, cuisiniers, logistique... Il y en a pour tout le monde. Le formulaire est à remplir au plus tard le 2 septembre 2022.

"Un vecteur de lien social"

Cette forêt comestible ouverte au public a été inaugurée en plein Covid, en 2020. La cabane, centre névralgique du projet, était presque entièrement faite "en matériaux de récupération".

Grâce à de nombreux dons, la forêt d'Aragone a pu planter une centaine d'espèces différentes. Jardiniers expérimentés, professionnels de l'environnement... une cinquantaine de bénévoles l'entretiennent chaque semaine. En accès libre, ce projet met en avant une alimentation saine et durable. Il favorise un circuit de proximité et pousse les habitants à renouer avec la saisonnalité du panier de fruits et légumes.

Ce lieu est "un vecteur de lien social" où "les gens se rassemblaient". Des "enfants et des groupes scolaires" viennent également. La forêt a été construite autour de toutes ces valeurs de partage, d'entraide et de pédagogie. C'est pourquoi l'incendie a provoqué "une vive émotion qui a sûrement fait connaitre davantage la forêt. Ça a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux. On a reçu beaucoup de messages de solidarité."

Malheureusement, l'incendie est venu mettre en pause cette forêt comestible. "Il y avait eu plusieurs dégradations, comme un trampoline déjà lacéré, explique Laure Nicolas. On sentait qu'il y avait les prémisses de quelque chose et quand ça s'est passé, ça nous a un peu coupé les pattes".

"Un abri va renaître de ses cendres, tel un Phoenix"

Après cet événement, l'idée d'abandonner le projet a très vite émergée : "il était hors de question pour nous de reprendre, on comptait mettre une serre mais on avait plus l'énergie pour ça". Finalement, c'est l'appel de plusieurs charpentiers, dont un en particulier, qui a redonné à l'association la force de reconstruire la cabane. "Il a dit que ça l'avait touché, que le projet lui plaisait, alors il a proposé de faire une rencontre charpentesque, se réjouit Laure Nicolas. Il a eu envie de réactiver ça au sein de la Picardie."

Ces rencontres sont basées sur la transmission d'un "savoir-faire à des initiés venus bénévolement" et les travaux se font "sans outils électriques et thermiques".

La technique de construction sera "unique en son genre" : elle sera faite "à partir de bois verts glanés localement qui seront équarris à la hache, mis sur épure, piqués et taillés à la main". Le chantier, quant à lui, s’étalera sur cinq jours "du mercredi 28 septembre au dimanche 2 octobre de 8h à 17h". Il y aura des conférences, des concerts et une ouverture au grand public "tous les jours à partir de 17h et le week-end à partir de 14h", conclut Laure Nicolas.

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