Les travaux du TGV qui permettront à la gare d'Amiens et Creil d'être reliées aux grandes lignes commenceront en 2024

Bientôt, Amiens ne sera plus qu'à une heure du pôle de Roissy et de l'aéroport Charles de Gaulle, contre 1h40. Grâce aux travaux, il sera possible de rallier Lyon, Marseille et Strasbourg en TGV directement depuis la gare d'Amiens.

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Les travaux étaient attendus depuis plus de 30 ans... et ils vont enfin commencer ! Une fois rénovée, une petite portion de rails qui s'étend sur 6,5 Km nommée le barreau Creil-Roissy, permettra aux TGV d'accéder à la gare d'Amiens et de Creil.

Cela signifie que les grandes lignes qui viennent de Lyon, Marseille ou de Strasbourg desserviront directement le centre-ville. Il ne sera donc plus nécessaire de passer par Paris ou la gare TGV Haute Picardie, située à une demi-heure d'Amiens.

"Extrêmement important en termes d'attractivité économique"

La maire d'Amiens, Brigitte Fouré, note que ce projet est "dans les cartons depuis 30ans, donc qu'il se concrétise enfin, c'est extrêmement important". Après le Premier ministre Bernard Cazeneuve "qui s'était engagé, c'est le président de la République Emmanuel Macron qui a confirmé son engagement sur le sujet".

Qu'est-ce que cela signifie concrètement ? "Ça veut dire qu'on va être sur le réseau des villes TGV et c'est extrêmement important en termes d'attractivité économique pour notre ville, pour tout son bassin d'emploi". Au-delà d'Amiens, il est aussi "important qu'on puisse être reliés au hub de Roissy parce qu'on a un certain nombre d'habitants de notre ville qui travaillent à Roissy". Aujourd'hui, ils sont obligés de prendre la voiture pour s'y rendre.

L'arrivée du TGV est un "atout supplémentaire parce que notre ville est attractive économiquement. On a plutôt de bonnes nouvelles depuis quelques années maintenant".

Même si effectivement on ne pourra pas prendre un TGV toutes les demi-heures en partant d'Amiens, être sur le réseau des villes TGV, ça nous situe et ça nous rend attractifs à l'échelle de l'ensemble de la planète.

Brigitte Fouré, maire d'Amiens

"La SNCF est un lourd paquebot"

Finalement, ces travaux permettent, aux yeux de Brigitte Fouré, de "rattraper ce que je qualifie d'erreur, qui s'est produite au moment où on a créé la ligne TGV Paris-Londres, qui n'est pas passée par Amiens".

Lorsque la ligne TGV entre Paris et Londres a été créée, "elle aurait dû passer par Amiens, rappelle l'édile. Parce que quand on prend une carte et qu'on trace une ligne entre Paris et Londres, ça passe par Amiens, mais à l'époque, pour des raisons indépendantes de notre volonté, il a été fait le choix de mettre la ligne TGV le long de l'autoroute A1 et donc à mi-chemin entre Amiens et Saint-Quentin".

De l'autre côté, les travaux ont mis autant de temps à débuter parce que "la SNCF est un lourd paquebot, et parfois ce sont des projets sur des distances très limitées avec des montants qui sont extrêmement raisonnables qui prennent beaucoup plus de temps que des infrastructures beaucoup plus lourdes".

Brigitte Fouré ne mâche pas ses mots : "parfois, on peut avoir aussi des freins qui sont mis en place ou un manque de bonne volonté. Je ne parle pas de l'Etat, je parle de manque de volonté de la SNCF".

"Ce n'est pas un changement, c'est une amélioration"

Du côté de la mairie de Creil, Jean-Claude Villemain se réjouit également de la nouvelle. "Ce n'est pas un changement, c'est une amélioration de leurs moyens de transport pour aller travailler mais aussi pour les loisirs et les voyages. Ça va changer complètement leur vie".

Pour le moment, "il faut prendre la voiture, 5000 personnes font le voyage, la navette, tous les jours pour aller travailler sur le site de Roissy, qui est le deuxième pôle d'emploi après Paris sur le bassin Creillois". Il souligne des contraintes car "il faut passer par l'autoroute, ça coûte cher, c'est dangereux avec les accidents de la route, il y a l'empreinte carbone".

Mais à partir de la mise en place de la liaison Creil-Roissy, les voyageurs pourront "s'installer tranquillement et se faire transporter en 22 minutes" jusqu'à Roissy, et en 44 minutes depuis Amiens.

Cette liaison aidera aussi au développement économique. "Le TGV est important parce que ça va rendre plus rapides les communications entre Creil, Amiens et le reste des capitales régionales de notre pays, avec l'international". Au revoir aussi aux "ruptures de charge", ou correspondances, à Paris : "directement, un chef d'entreprise fera Lyon-Creil, Lyon-Amiens sans changer de voiture, c'est un plus".

"On s'est battu avec les élus du bassin Creillois"

Jean-Claude Villemain rappelle que lui, les élus du bassin Creillois mais aussi ceux de la Somme, se sont battus pour que le projet aboutisse. "On s'est battu, on l'a obtenu. Cela fait maintenant à peu près une vingtaine d'années qu'on milite pour ce barreau. Encore dernièrement, j'ai envoyé un certain nombre de courriers, on a distribué des tracts". En effet, le projet restait incertain car l'Union européenne "a refusé de verser les 80 millions d'euros qu'on pouvait obtenir".

Plusieurs entités financent ce projet. "Il y a un pôle de financeurs, il y a l'Etat et la SNCF. Il y a normalement l'Europe à hauteur de 80 millions d'euros, la Région Hauts-de-France" et "7 à 8 intercommunalités, dont celle de Creil". Pour cette dernière, le financement s'élève à "6 ou 7 millions d'euros qu'il faudra qu'on trouve".

Le maire regrette cependant d'apprendre par voie de presse le démarrage des travaux. "On n'a même pas eu de réunion du pôle financeurs pour nous indiquer le calendrier". Il demande donc "les explications" et le "calendrier" nécessaires "parce que nous allons financer".

C’est nous traiter par-dessus la jambe que de ne pas nous donner ces informations et de faire une conférence de presse pour dire que ça va commencer. C'est dire : "on a besoin de votre argent mais les travaux, laissez-nous faire".

Jean-Claude Villemain, maire de Creil

"Gagner du temps"

À la gare d'Amiens, les voyageurs sont ravis d'apprendre que leur ville sera bientôt desservie par le TGV. Axel, qui vient souvent de Lyon, n'aura plus à s'arrêter à la gare TGV Haute Picardie. "Ce sera beaucoup plus simple parce qu'on est obligés de faire une demi-heure de voiture pour prendre l'autoroute et venir jusqu'à Amiens. Et au moins, ce serait une ligne directe, ce sera beaucoup plus simple pour gagner du temps", se réjouit-il.

Élodie, de son côté, ne prend pas toujours la ligne "mais assez fréquemment pour pouvoir apprécier un TGV Paris-Amiens". Avec le trafic actuel, "il peut y avoir des retards, des surcharges de passagers, pas de places assises, sachant que je ne le prends pas souvent, donc quand je le prends, ça peut arriver qu'il y ait des soucis".

Pour Sophie, qui prend régulièrement le train pour se rendre dans le sud de la France, via Paris, pour visiter sa famille et ses amis, un TGV lui permettrait "de gagner du temps évidemment, de ne pas passer par Paris où parfois on perd une heure, une heure et demie environ".

À Creil aussi, la nouvelle est bien accueillie. Un habitant avance que "le bassin Creillois a besoin de se développer et d'avoir une ouverture sur son environnement et sur des zones commerciales assez importantes pour diminuer le chômage". Il conclut : "il y a des gens qui travaillent à Roissy chaque jour, d'autres en Ile-de-France, donc refaire une artère, ça ne peut qu'apporter de la vie au bassin Creillois".

Avec Clara Delcroix / FTV

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