Deux Gilets jaunes, l'Amiénois Romain Ladent et le Parisien Titouan Bisson, ont été respectivement condamnés à des peines de 3 et 2 mois de prison avec sursis ce 27 février au tribunal d'Amiens. Les deux militants avaient été interpellés le 5 octobre lors d'une manifestation qui avait dégénéré.
Pour lui, il s'agit d'un procès "aux intentions politiques". Romain Ladent, militant associatif bien connu à Amiens et Gilet jaune, a été condamné à 3 mois de prison avec sursis par le tribunal d'Amiens pour sa participation à la manifestation du 5 octobre 2019, qui avait dégénéré dans le quartier Saint-Pierre. Il comparaissait ce 27 février avec Titouan Bisson, militant parisien de 23 ans, condamné à 2 mois de sursis et à effectuer un stage de citoyenneté. Les deux prévenus écopent aussi d'une amende.
Le jugement s'avère plus sévère que les réquisions du ministère public, qui préconisait une peine de deux mois de sursis à l'encontre du premier, et un simple stage de citoyenneté contre le second prévenu. "C'est une peine totalement injustifiée. Le dossier est fait de bric et de broc, c'est irréaliste," confie Me Djamila Berriah, conseil de Titouan Bisson, à l'issue de l'audience vers 13h30.
Un "procès politique"
Romain Ladent estime qu'il paie son engagement local à Amiens. "Je suis souvent dans les manifestations, on me connaît et j'ai été clairement été ciblé : lors de mon interpellation, on m'a appelé par mon nom et mon prénom. Cette condamnation, c'est un moyen de se débarasser d'un militant politique, assure le Gilet jaune, qui a été trouvé en possession d'un cutter.C'est un outil de travail, justifie-t-il. Je sortais du travail et j'avais aussi sur moi de la patafix et du scotch, du matériel nécéssaire pour la réalisation d'un atelier pour les enfants. Je ne m'en suis pas débarassé étant donné que je ne m'attendais pas à être arrêté."
La cour a reconnu contre lui le motif de participation avec arme à une manifestation malgré sommation de dispersion. Ce motif a également été retenu à l'encontre de Titouan Bisson - dont une pierre a été trouvée dans la veste qu'il portait pendant la manifestation - ainsi que celui d'outrage à personne dépositaire de l'autorité publique et celui de dissimulation volontaire du visage. Les deux condamnés ont annoncé vouloir faire appel de leurs condamnations.