Menacée de mort, une figure de la défense des droits des exilés porte plainte : "je ne vais pas lâcher"

Guy de la Motte Saint-Pierre a porté plainte pour menaces de mort le 18 juillet après avoir reçu un mail mêlant insultes racistes et menaces. Cette figure amiénoise de la défense des droits des exilés ne compte pas se laisser intimider et assure qu'il continuera son combat.

Des menaces, Guy de la Motte Saint-Pierre, en a reçu quelques-unes au cours de sa vie consacrée notamment à défendre les droits des exilés. "Mais c'est la première fois qu'elles sont aussi graves. Ça a franchi un palier", constate cette figure de la vie associative amiénoise, joint par téléphone samedi 22 juillet 2023. 

Dans un mail adressé à cet ancien humanitaire et daté du 12 juillet, se succèdent insultes racistes et menaces de mort : "Comme tu l'as dit dans ton dernier message facebook, les fachos connaissent ton adresse", "Tu prendras alors peur à l'idée de te faire découper à la machette façon Samuel Paty" - une référence à ce professeur d'histoire-géographie au collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) assassiné par décapitation en octobre 2020 -, "Que crois-tu qu'il arrivera aux blancs qui ont choisi le camp racial opposé ?", "Bonne chance pour le temps qu'il te reste à vivre"...

"C'est une question politique"

Mais ce ne sont pas les menaces à son encontre qui ont décidé l'homme de 76 ans à porter plainte. "Pour moi-même, ça ne génère pas la moindre inquiétude. Mais le fait qu'ils disent qu'ils savent où sont mes amis, ça m'a beaucoup énervé", confie-t-il. Car à la fin de ce mail de menaces, publié sur le compte Facebook de l'humanitaire, on peut lire : "un bon conseil : reste bien prêt (sic.) des quelques ami.e.s qu'il te reste, nous les surveillons elles-et-eux aussi'". Guy de la Motte Saint-Pierre a donc déposé plainte pour menaces de mort le 18 juillet dernier au commissariat d'Amiens. 

Il a d'abord hésité à répondre de peur "d'entretenir la polémique, mais en fait, l'audience existe déjà sur CNews et avec Zemmour", estime celui qui a choisi de "se battre contre ce genre de choses". Car, s'il assure avoir été "merveilleusement bien reçu par la police" lors de son dépôt de plainte, il a constaté un manque de moyens. "Ils sont démunis. Mais je ne peux pas accepter qu'on ne retrouve pas leur trace et que cette plainte finisse dans un tiroir. Je veux qu'elle soit prise en compte par le procureur. Il faut mettre les moyens. C'est une question politique."

Créer un collectif pour les personnes harcelées

En tout cas, il l'assure, ces menaces n'empêcheront pas Guy de la Motte Saint-Pierre de continuer son travail auprès des exilés. "Je ne vais pas lâcher, ça a toujours été ma vie. C'est une question de solidarité et ça, on ne me l'enlèvera pas.

De nombreuses personnes, amis, inconnus, élus, et auteurs du monde de la BD, lui ont apporté son soutien sur les réseaux sociaux. Il a également reçu des témoignages de personnes harcelées qui n'osent pas porter plainte. Après les vacances d'été, il va donc tenter de mettre en place "un collectif, où les personnes harcelées et menacées se rassemblent et sont défendues par des avocats" pour faire front, ensemble. 

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