Le micro-lycée, formule alternative pour lutter contre le décrochage scolaire dans les Hauts-de-France

Dans les Hauts-de-France, 10 000 jeunes décrochent du système scolaire. Pour lutter contre ce phénomène, plusieurs micro-lycées ont ouvert leurs portes dans l’Académie d’Amiens. Cette formule alternative est également à l’étude dans le Nord-Pas-de-Calais.
 

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Depuis 2012, l’académie d’Amiens fait figure d’exemple. Sur le territoire, trois micros-lycées accueillent les adolescents victimes de décrochage scolaire. À Amiens Nord, l’un de ces établissements alternatifs a été implanté il y a six ans. Dans la classe de Laurent Evrard, professeur de mathématiques, tous les élèves sont concentrés. Et surtout très peu nombreux, contrairement aux classes surchargées des lycées plus classiques.

Parmi les élèves attentifs, Christopher ,17 ans. Le jeune homme avait tout lâché après le collège suite à de graves problèmes familiaux. « Ça a commencé avec un collège que je n’aimais, où je ne me sentais  pas à ma place, raconte l’adolescent. J’ai lâché au fil du temps, sans soutien du personnel. Puis pendant deux ans, je suis resté chez moi, ce n’était pas facile ».

Après 24 mois d’inactivité et d’isolement, le jeune homme effectue sa deuxième rentrée au micro-lycée d’Amiens Nord. Si les jeunes arrivent à renouer avec l’école, c’est grâce à un système éducatif complètement différent. « Ce qui fait la force du micro-lycée, c’est la prise en charge scolaire et hors scolaire de l’élève, explique Laurent Evrard, professeur de mathématiques. Car souvent les causes de décrochage ne sont pas seulement scolaires. Chaque élève a un référent auquel il peut se confier et faire un bilan sur sa vie de tous les jours ».
 


À la différence d’un établissement classique, les élèves ne sont pas notés en seconde et en première. Et en cas d’absence, les sanctions ne sont pas automatiques. Pour Althéa, qui fait sa première rentrée au micro-lycée, la recette fonctionne. « Quand on rentre chez nous, on n’a pas l’impression d’avoir eu une grosse journée de cours. Les profs ont plus de temps pour nous, ils peuvent nous aider et nous expliquer quand il y a un souci. Alors que dans une classe de trente élèves, ils n’ont pas le temps de faire ça ».

Cette formule alternative commence à porter ses fruits. Depuis l’arrivée des trois micro-lycées, le taux de décrochage scolaire est en baisse dans l’académie d’Amiens. Parmi les volontaires, le taux de réussite au bac est même de 80%. En France, 20 micro-lycées aident ces jeunes à retrouver goût à l’apprentissage. L’académie de Lille projette même d’ouvrir un ou deux établissements d’ici la rentrée 2019.
 
 

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