Migrants. "Multiplication des patrouilles pour détecter les trafiquants et limiter les tentatives" : 3 questions au préfet de la Somme

Trois jours après des dizaines d'arrestations de migrants qui tentaient d'atteindre l'Angleterre par la baie de Somme, le préfet Rollon Mouchel-Blaisot se montre intransigeant face à ces traversées. Il promet des mesures pour les limiter au maximum. Nous lui avons posé trois questions.

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Dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 octobre, des dizaines de migrants ont tenté de rejoindre l'Angleterre sur des embarcations de fortune au niveau de la baie de Somme. Trois des quatre tentatives ont été annihilées par les forces de l'ordre, et 142 personnes ont été arrêtées.

72 heures plus tard, le préfet de la Somme Rollon Mouchel-Blaisot reconnaît une multiplication de ces passages depuis plusieurs mois. Mais il ne veut rien laisser passer, notamment pour éviter de nouveaux drames comme ce week-end à Merlimont où une personne a perdu la vie. Nous lui avons posé trois questions.

"Multiplication des patrouilles et renforcement de la surveillance"

Qu'observez-vous sur ces tentatives de passages des migrants de l'autre côté de la frontière ?

Rollon Mouchel-Blaisot, préfet de la Somme : "Déjà, nous savions que ce week-end serait propice aux tentatives de traversée de la Manche. Ce qui est frappant, c'est que ces tentatives sont de plus en plus nombreuses sur notre territoire, dans des communes en Picardie et en baie de Somme.

On constate aussi des tentatives depuis des espaces cachés dans des dunes ou des espaces naturels le long de la baie d'Authie, comme s'il y avait une stratégie de contournement des barrages, des préventions, même avec un itinéraire beaucoup plus long."

Quel est le profil de ces personnes qui souhaitent traverser la Manche ?

"Sur les personnes arrêtées ce week-end, une douzaine d'entre elles sont mineures. Elles ont été confiées à l'aide sociale à l'enfance. Le reste, c'est une majorité d'adultes d'origine afghane ou africaine. Il y a beaucoup de nationalités représentées comme des Soudanais ou des Érythréens."

Quelles dispositions allez-vous prendre après ces traversées ce week-end ?

"Il y aura une multiplication des patrouilles en profondeur pour essayer de détecter les trafiquants et limiter les tentatives en amont. Depuis 3 ans, 21 passeurs ont été arrêtés et remis à la justice.

L'objectif est de prévenir. Il faut empêcher les gens de se noyer. En plus d'être rançonnés par des trafiquants, ils sont entassés sur des petites embarcations pas prévues pour cela, sans aucune condition de sécurité.

Il faut donc empêcher ces personnes d'arriver le long du rivage. Les forces de gendarmerie vont multiplier les contrôles, tout en détectant les mouvements suspects et, si possible, les arrêter avant.

On a aussi le souhait de renforcer la surveillance au niveau de la baie d'Authie, avec notamment un barrage pour retarder les embarcations. Des caméras de détection complètent également cette surveillance."

Dans la matinale de France Bleu du mardi 10 octobre, le préfet est revenu sur la présence d'une quarantaine de familles de migrants, dont des nourrissons, dans la rue à Amiens depuis plusieurs semaines. "Il y a un examen au cas par cas, pour faire en sorte que l'ensemble des familles en situation vulnérable fassent l'objet d'une attention particulière" assure-t-il, rappelant que "la plupart des familles ont l'obligation de quitter le territoire."

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