Mobilisation autour des salaires chez Amazon : filtrage des camions sur le site de Boves

Pour la première fois, les huit grands centres logistiques d'Amazon France sont en grève, à l'appel de cinq organisations syndicales. Les salariés réclament une augmentation de salaire.

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Depuis 5h ce jeudi matin, des salariés du site Amazon Boves filtrent l'entrée des camions. C'est la deuxième journée de mobilisation pour le site amiénois. 

Ils répondent à l'appel à la grève de l'intersyndicale (CGT, CAT, CFE-CGC, CFDT, Sud) lancée lundi 4 avril.

"On revendique une augmentation de 5% sur tous les salaires et de revoir la clause de la participation aux bénéfices, précise Fabien Cavilllon, délégué syndical CGT Amazon Boves, parce qu'on nous donne entre 800 et 1 000 euros pour les plus élevés, sur une société qui gagne des millions d'euros en Europe". 

Une augmentation qui ne rattrape pas le taux de l'inflation

La contestation est née dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) 2022 qui ont cours en ce moment-même. 

"On est encore plus contrariés que d'habitude, s'insurge Fabien Cavillon, parce qu'on demandait 5% d'augmentation, ce qui n’est pas le Pérou. A savoir qu’actuellement, selon l’Insee, l’inflation est à 4,5% et table sur une inflation de 5,2% d’ici la fin de l’année, on n’arrive même pas à rattraper le taux de l’inflation. Et là, monsieur Bezos annonce qu’il fait un partenariat avec Ariane Espace pour envoyer des satellites dans l’espace. S’il peut envoyer des satellites dans l’espace, c’est grâce à toutes les petites mains au dépôt en France ou ailleurs. On continue à les payer au rabais pour pouvoir vivre son rêve. Mais pour vivre votre rêve, il faut déjà que vos salariés travaillent correctement, qu’ils vivent et ne pas survivent. A l’heure actuelle, avec l’augmentation du gasoil, nourriture, chauffage, on ne peut plus vivre avec 1450 euros. On nous donne une prime de 16€ de gasoil par mois, c’est une goutte d’eau dans l’océan."

De son côté, la direction répond dans un communiqué : "Dans le cadre des négociations annuelles, nous avons proposé des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche Transport et Logistique, ainsi que d'autres avantages, et ces sujets sont toujours en cours de discussion".

Pas de négociations avant le 14 avril

Entre temps, une réunion s'est tenue à Paris entre les syndicats et la direction nationale. Devant son refus d'aborder la question de l'augmentation salaires, les syndicats ont quitté la salle. "On a tendu la main pour avancer la date de la journée de négociation, prévue le 14 avril. Ils n'ont répondu qu'à 20h, en disant qu'ils ne voulaient pas avancer la date, déplore Gwenaël Lefebvre, délégué syndical CGT Amazon Boves. Mais en l'occurrence, ils se permettent d'enlever des dates dans le calendrier social. Donc, on est partis de la réunion à Paris".

Pour l'heure, la direction propose 3% d'augmentation salariale et précise dans son communiqué, qu'"après 24 mois en CDI, les agents logistiques perçoivent un salaire de plus de 25% au-dessus du SMIC comprenant un 13e mois, soit près de 2000 €/mois, mais aussi de nombreux avantages".

Ce weekend, les syndicats maintiendront la pression. D’autres actions sont envisagées. Le mouvement de grève devrait se poursuivre au moins jusqu’au 14 avril, date de la prochaine réunion entre la direction nationale et les syndicats à Paris.

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