Municipales à Amiens : une liste se retire de la campagne

À six semaines du premier tour des élections municipales, la liste menée par Laurent Beuvain jette l'éponge. Il reste neuf candidats en lice.

C'est un sondage réalisé par l'IFOP pour le Courrier Picard qui a fini de convaincre Laurent Beuvain d'abandonner. On y apprend que sa liste "Amiens capitale citoyenne" ne récolterait qu'1% d'intentions de vote. "Ce sondage fait mal, très mal", nous avoue l'ex-candidat à la mairie, nous confirmant l'information de nos confrères. "Je suis humain, certaines choses me blessent. Et ça, ça m'a profondément blessé parce que j'ai donné beaucoup de mon temps aux Amiénois pour des luttes qui ont été payantes, comme la gratuité des salles municipales pour les associations. Je le prends pour une humiliation, c'est vrai."

Plombés par l'incertitude

Humiliation, le mot est lâché. Ce sondage semble avoir cristallisé les difficultés rencontrées depuis le début de la campagne. "On avait budgétisé une campagne à 10 000 euros, quand tout le monde dépense entre 80 000 et 100 000 euros. Ce manque de moyens entre ligne de compte, c'est sûr", explique-t-il. "Il nous manquait une dizaine de candidats pour boucler la liste." Finalement, c'est l'addition de "l'incertitude, le financement qui nous saigne, et le poids pesant de l'autre liste de gauche qui met la pression" qui ont convaincu l'équipe d'arrêter les frais avant le dépôt des listes, qui aura lieu à partir de ce lundi 10 février.

Le poids de la concurrence à gauche...

Mais pas question pour Laurent Beuvain, adhérent depuis plus de 30 ans au Parti Communiste Français, de se rallier à cette autre liste de gauche, "Amiens c'est l'tien", menée par Julien Pradat et réunie sous 8 bannières différentes de partis de gauche, allant d'EELV à la France Insoumise en passant par le PS. Il dénonce "une attitude irrespectueuse, assez violente et autoritaire" des leaders de cette liste. "Déjà, le binôme Pradat-Becker (les deux têtes de liste, ndlr) a été imposé, ils ont clairement dit que ce n'était pas négociable. Et puis ils ont repris l'ensemble des idées sur lesquelles nous avions travaillé depuis un an et demi pour les reprendre à leur compte.", lâche Beuvain. "Je m'interroge sur leur démarche démocratique, qui n'en est pas une, puisqu'ils imposent tout de A à Z. (...) Une union par l'humiliation, pour moi, c'est non. Ce n'est pas ma conception de la gauche."

Et il n'est pas le seul à déplorer cette union pas forcément naturelle de la gauche. Cédrid Maisse, n'ayant pas obtenu l'investiture de la France Insoumise, vraisemblablement parce qu'il n'était justement pas favorable à cette alliance très large, a constitué une liste "Amiens insoumise".

... et au centre


D'après le sondage IFOP, réalisé sur un échantillon de 602 personnes, cette liste de rassemblement de la gauche représente néanmoins un poids lourd de la campagne. Elle obtiendrait 24% d'intentions de vote au 1er tour. Il dresse la perspective d'un deuxième tour opposant cette liste soutenue par la France Insoumise, "Amiens c'est l'tien", et la liste conduite par Brigitte Fouré. Forte du soutien de la République en Marche, des Républicains et du Modem, la maire sortante est donnée en tête avec 54% des suffrages (la marge d'erreur envisagée par l'institut de sondage étant de 4%).
   

Le sondage évoque la possibilité d'une triangulaire en cas de présence d'une liste du Rassemblement national, mais pour l'instant, le parti de Marine Le Pen n'a pas investi de candidat à Amiens. Le nom d'Yves Dupille, actuellement conseiller municipal, avait été un temps été évoqué, mais il n'a finalement pas obtenu le soutien de son parti. Il reste encore du temps aux candidats pour se déclarer : la date limite de dépôt des listes auprès de la préfecture a été fixée au 27 février.


Les "Macron-compatibles" non-investis


Trois autres candidats attendaient le soutien du parti présidentiel, mais ont décidé de se lancer quand même, malgré le choix de LREM de soutenir Brigitte Fouré. 

D'un côté Fany Ruin, pourtant toujours encartée au parti d'Emmanuel Macron, a décidé de se lancer même sans cette investiture, en tête de la liste "Une ambition pour Amiens". Christophe Porquier (ex-EELV), soutenu par sa compagne la députée LREM Barbara Pompili, se lance en tête de la liste "Amiens en couleurs", n'ayant visiblement pas trouvé de terrain d'entente avec son ancien associé Jean-Yves Bourgois (ex-UDI), qui a finalement constitué sa propre liste "Amiens c'est vous !"

D'autres têtes connues à Amiens 

Mohamed Boulafrad, ancien conseiller municipal dans la majorité de l'ex-maire Gilles Demailly (2008-2014), a annoncé son intention de se présenter en tête de la liste "Amiens Sociale & Solidaire" sous l'étiquette divers gauche. Il y a six ans, il avait recueilli 1,4% des voix. 

Philippe Désérable, qui faisait lui aussi partie de l'équipe de Gilles Demailly (il était son directeur de cabinet), se lance en tête de la liste "J'aime Amiens". 

Enfin, Renaud Deschamps, qui a démissionné de son poste d'adjoint à la mairie d'Amiens le 15 novembre dernier, se présente sans étiquette avec la liste "Amiens au coeur". 


 
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