"Notre but, c'est de les faire grandir" : l'école de la 2e chance, une aide vers l'emploi et la formation des jeunes décrocheurs

À Amiens, l'école de la deuxième chance permet aux jeunes décrocheurs de retrouver le chemin de l'emploi ou de la formation alors que dans les Hauts-de-France, 19,1% des 16-25 ans sont déscolarisés et sans emploi. Six écoles de ce type existent dans la région. Elles accompagnent, en tout, 1500 jeunes.

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Dans une salle de classe de l'école de la deuxième chance à Amiens, les coups de téléphone s'enchaînent. Il ne reste plus que 10 jours pour trouver un stage aux six élèves en formation. 

Ici, les jeunes sont pris en charge durant huit mois. Les élèves ont des cours dans les matières fondamentales et sont aussi suivis individuellement pour déterminer un projet professionnel. Pour ça, ils doivent faire des stages dans divers domaines afin de savoir ce qui leur plaît. 

Apprendre au-delà du scolaire

Né en 1995, le dispositif est une initiative d'Édith Cresson (ancienne Première ministre) qui vise à réinsérer dans le monde du travail des jeunes motivés de 16 à 25 ans sortis du système scolaire. Pour Virginie Bombled formatrice, cette école apporte bien plus que du scolaire : "on va aussi développer des compétences psychosociales pour les aider dans leur quotidien, même en dehors des compétences professionnelles. Ces compétences, on va les travailler dans des situations qui les amènent à revoir le français, les mathématiques, l'informatique..."

Pour les stages, la structure entretient de bonnes relations avec des entreprises partenaires. Elle s'assure qu'ils sont bien encadrés et surtout que leurs élèves pourront créer un lien durable avec elles par l'accès à une alternance ou un emploi. "On met simplement à leur disposition des outils pour réussir et surtout un carnet d'adresses", explique Charles Daune, directeur de l'association Amiens Avenir Jeune. 

"Il a envie de se battre et de gagner sa croûte"

À 17 ans, Mathias souhaite aujourd'hui trouver sa voie. "J'avais commencé un CAP hôtellerie-restauration que j'ai arrêté parce que ça ne plaisait plus. C'est la mission locale qui m'a fait découvrir cette école". Le moment de se poser les bonnes questions pour le jeune homme. "J'ai toujours aimé la mécanique. Depuis un an ou deux, je bricole mon scooter. Je me dis que je pourrais peut-être en faire mon métier.", songe-t-il.

Qu'à cela ne tienne, Mathias a trouvé un stage de quinze jours au sein d'un garage d'Abbeville. Discret, il écoute attentivement les conseils de son tuteur et reste concentré. Son patron est convaincu : "Il a envie de se battre et de gagner sa croûte. Avant tout diplôme, c'est la meilleure des motivations."

"Au bout de quelques jours, il sait déjà quasiment tout faire !"

Lancinet est plus âgé. Après un parcours difficile, il a, lui aussi, rejoint l'école de la deuxième chance. Il est reconnaissant envers ses professeurs : "c'est leur métier, mais des gens qui sont vraiment là pour notre avenir, ça fait beaucoup de choses.", dit-il. Convaincu de vouloir travailler dans le commerce, il a décroché un stage dans un magasin d'électroménager du centre-ville d'Amiens. 

En entreprise, il fait l'unanimité. Réservé avec ses collègues, il a pourtant un très bon rapport avec les clients vers qui il n'est pas timide d'aller. Son tuteur est ravi : "au bout de quelques jours, il sait déjà quasiment tout faire !". Il souhaite continuer l'aventure avec lui : "on n'est pas fermés à le garder pour un vrai travail derrière. C'est notre but de faire grandir ces jeunes."

Deux tiers des élèves accueillis par ce dispositif trouvent un emploi ou une formation à l'issue du parcours. Ils reçoivent une attestation de compétences acquises pour les matières générales et ce qui est appris en entreprise. Ils restent suivis pendant un an après leur sortie pour que leurs tuteurs puissent s'assurer que leur insertion se passe au mieux. 

Avec Claire-Marine Selles / FTV

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