Des avocats se sont réunis ce vendredi devant le palais de justice d'Amiens pour exprimer leur inquiétude quant à l'avenir de la cour d'appel d'Amiens.
"Non au dépeçage de la cour d'appel d'Amiens !" Le slogan est fort, l'inquiétude est réelle. Sur les marches du palais de justice d'Amiens, des dizaines d'avocats brandissaient des pancartes ce vendredi.
Après des semaines d'inquiétude sur une potentielle fermeture de la cour d'appel d'Amiens, la ministre de la Justice Nicole Belloubet s'était pourtant montré rassurante. "Nous ne fermerons aucun lieu de justice et il y aura toujours un lieu qui s'appellera cour d'appel à Amiens, et qui fera de l'appel. ", avait-elle asséné.
Mais ce qui inquiète les avocats, c'est un rapport qui prévoit de répartir les affaires de la région entre Douai et Amiens, en donnant une spécialisation à chaque cour. Une aberration pour Christian Lusson, bâtonnier d'Amiens : "Le justiciable qui devrait se faire juger à Douai, et qui vient de la côte picarde, ou même de l'est du département, il doit se déplacer, ce serait un déplacement plus important et plus coûteux pour lui", indique-t-il.
Élus inquiets
Et les avocats ont obtenu le soutien d'élus, même de la majorité. Barbara Pompili, députée LREM de la Somme, affirme qu'elle a déjà "fait passer les informations" à la ministre "pour lui dire pourquoi c'est important qu'on garde une cour d'appel de plein exercice à Amiens."
Et derrière ce combat se cache en fait celui contre la fuite des institutions vers le Nord-Pas-de-Calais depuis la fusion des deux régions. Amiens a déjà perdu dans la fusion certains services de la préfecture ainsi que sa chambre de commerce et d'industrie.
"Plus on va éloigner les centres décisions, plus on connaîtra l'engorgement de toutes les grandes métropoles, et les administrés ne s'y retrouveront pas, car il n'y aura plus cette proximité qui est nécéssaire", déplore Laurent Somon, président LR du département de la Somme.
Le sort de la cour d'appel d'Amiens sera officiellement dévoilé dans quelques semaines, lorsque le gouvernement présentera sa nouvelle carte judiciaire.